Affaire Electromatic-Guinée: A l’absence des parties civiles, l’accusé fait des révélations

Les débats se sont poursuivis jeudi 04 mai devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières dans le dossier Electromatic-Guinée. Dans cette affaire, faut-il le rappeler, Ali FARES et Mohamed Fawaz poursuivent Ali Jichi, leur cogérant, pour des faits présumés d’abus de confiance, de vol et de détournement de biens sociaux portant sur un montant de vingt six milliards de francs guinéens.

Au mois d’avril dernier, le dossier avait été renvoyé à ce jeudi pour la comparution “obligatoire” des plaignants Ali FARES et Mohamed FAWAZ – Pour une énième fois, ces parties civiles ont encore brillé par leurs absences hier jeudi, malgré l’insistance de la Cour. L’argument avancé par l’avocat de la partie civile est que Monsieur Fawaz serait au chevet de son épouse gravement malade.

Au cours de cette audience, Ali Jichi a une fois encore rejeté en bloc toutes les accusations portées contre lui, affirmant que son père lui avait donné de l’argent (26 milliards) pour booster l’entreprise Electromatic-Guinée qui était au bord de la faillite en 2013, année à laquelle il a intégré l’entreprise.

Dans ses explications, Ali Jichi a fait savoir qu’il a géré seul l’entreprise pendant tout le temps que les choses allaient bien et ses co-gérants venaient à la fin de l’année pour récupérer l’équivalent de leurs pourcentages. Il a aussi fait savoir que depuis son départ de l’entreprise, Electromatic-Guinée est en train de disparaître à cause de sa mauvaise gestion.

“Tout a commencé en 2013, quand Electromatic-Guinée était en faillite alors que l’entreprise a été créée en 2012. Les actionnaires (Mohamed Fawaz et Ali Fares) sont des amis à mon père. Mon père m’avait une fois proposer de reprendre l’entreprise, pour la redresser. J’avais refusé puisque ça ne m’intéressait pas. Mais mon père a insisté, au final, j’avais accepté pour reprendre l’entreprise. Donc a l’époque elle était endettée de plus 700 000 dollars et cette dette appartenait à un des associés, monsieur Fares. Donc c’est comme ça que ça a recommencé. C’était un défi qu’il fallait relever. Il y avait du potentiel. Mon père m’a montré clairement les choses. Donc c’est ainsi que j’ai repris l’entreprise en 2013.

C’était un dilemme puisqu’il fallait remonter l’entreprise, rembourser les dettes etc. J’ai repris l’entreprise quand elle était en faillite. Elle était en faillite de plus 700 000 dollars soit 7 milliards de francs guinéens à l’époque et c’était un des associés monsieur Ali FARES qui était à la base de cette dette. L’entreprise n’avait pas d’actif. L’actif était quasiment inexistant….

Je suis actionnaire de l’entreprise qui est devenue en 2018 une SARL mais quand je reprenais sa gestion en 2013, elle était une société individuelle. Mais actuellement, mes associés ne contribuent pas au bon fonctionnement de l’entreprise parce que le rapport que j’ai de l’auditeur interne montre clairement que l’entreprise est en train de partir en dégringolade avec moins 30% du chiffre d’affaires en un an. J’ai clairement le sentiment qu’ils sont en train de faire disparaitre l’entreprise aujourd’hui, tout en abusant eux mêmes des biens de l’entreprise.

L’auditeur interne qu’ils ont eux même choisi et qu’ils ont fait venir du Liban était tenu de me transmettre le rapport d’audit interne de l’exercice 2022 et c’est en voyant le rapport de l’exercice 2022 que j’ai été frappé de beaucoup de choses. Aujourd’hui je suis très étonné que mes associés eux, puissent m’accuser d’avoir fait du mal à l’entreprise.

Un de mes associés, Ali FARES, s’était érigé en fournisseur de notre propre entreprise. J’en était fâché et il s’en était plaint à mon père. Mon père est venu me voir fâché mais je lui ai expliqué que mon associé ne pouvait pas vendre à notre propre entreprise des articles à des prix chers. J’ai dis que je ne pouvais acheter la marchandise à un prix cher alors que les produits même étaient de mauvaise qualité.

J’ai dit à mon papa que je ne peux pas faire fonctionner l’entreprise comme ça. Mon père m’a compris et m’a dit : j’ai compris. Et, il ( l’associé d’Ali Jichi) s’en était fâché. Depuis lors ça n’allait plus bien entre nous. Alors si je suis là ( devant la crief) aujourd’hui, c’est notamment pour toutes ces raisons.

Parce qu’il n’y avait plus entente entre nous et je demandais de sortir de l’entreprise.

Quand j’ai demandé de sortir de l’entreprise, qu’ils ( les associés d’Ali Jichi) rachètent les parts, ils ont commencé à trouver de faux problèmes. Partout où j’étais bon, je n’ai plus été que mauvais. Malgré tout ce que j’ai fait. Donc ils cherchent juste à me dénigrer parce qu’ils ne veulent pas payer mes parts.

Mais je suis content d’avoir ce rapport. Ce rapport qui en dit long de ce que eux, sont en train de faire aujourd’hui. Il y a eu 3 rapports dans cette affaire et les copies sont versées au dossier. Il y a un des rapports qui est pendant devant le tribunal de commerce. Parce que j’ai demandé à ce qu’on fasse un inventaire. Chose qu’ils ont refusé. Mais le tribunal de commerce avait sollicité un auditeur interne pour ça. Cet audieur n’était pas de mon choix. Le rapport qui est sorti des différents audits n’a fait aucun cas de détournement de ma part. S’il y en avait, ça allait ressortir dedans.

Je me suis battu pendant des années pour le bon fonctionnement de cette entreprise. Quand j’y pense par rapport à ce qu’on est en train de me faire aujourd’hui comme récompenses, ça me fait mal. J’ai travailler dur pour faire fonctionner l’entreprise, payer toutes les dettes, payer la part de chaque associé alors que l’entreprise était en faillite, très endettée, ça me fait mal d’être remercié comme ça aujourd’hui ( les larmes aux yeux).

L’un de mes associés réside de façon permanente au Liban et l’autre en RDC ne se souciant de rien sinon que d’obtenir leurs parts. Moi j’étais à la fois co-gérant et associé. Je fais toutes les opérations, toutes les activités: chercher des clients, vendre les produits et encaisser. Ensuite, eux ils viennent prendre leur part convenablement. C’est en plus de ça, ils voulaient également imposer que moi j’achète la marchandise avec eux. Ce à quoi je me suis opposé parce que ça ne pouvait fonctionner l’entreprise.

Quand Electromatic était tombé en faillite, ils l’ont abandonné et maintenant que j’ai relevé l’entreprise, on vient m’ejecter pour la reprendre encore. C’est vraiment difficile”, s’est longuement défendu Ali Jichi, parfois avec les larmes aux yeux ce jeudi, mais je suis ici uniquement parce qu’ils ne veulent pas payer mon argent et ils veulent gagner du temps en abusant de l’entreprise s’est exprimer Ali JICHI devant la chambre de jugement de la Crief, présidée par le juge Kova Zoumanigui.

L’audience a été renvoyée au 29 mai par le juge, qui a insisté avec les avocats des plaignants pour la comparution obligatoire de Ali FARES et Mohamed FAWAZ.

Diop Ramatoulaye

666-75-16-10

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