Il s’agit du nommé Oumar Barry. Cet agent de la sécurité présidentielle a reconnu avoir participé à l’enlèvement et à l’enterrement de l’opérateur économique, Elhadj Abdourahmane Diallo dit Elhadj Doura.
De grande taille, un peu mince, crâne rasé et vêtu de tenue de prisonnier, Oumar Barry a expliqué sans gêne, à la barre, comment il s’est retrouvé dans cette affaire.
« Après la boîte dancing, mon ami m’a dit de l’accompagner à Hamdallaye. Il était à 4h. Il m’a dit de conduire la voiture. Quand on est arrivé, il m’a fait savoir que c’est son papa qui est gravement malade, ils doivent l’envoyer à l’indigénat à Entag (Conakry).
Arrivé à Sangoyah, il effectuait souvent des appels. Il m’a dit que le marabout qui va s’occuper son papa est maintenant à Sonfonia. Je les ai conduits là-bas. Ils étaient au nombre de trois, deux derrière avec le vieux et un devant. Je ne suis même entré dans la cour où le vieux est envoyé. C’est là que je me suis retourné pour la maison.
A Forécariah, c’est moi qui ai pris la case où il (El Doura : ndlr) était mais pensant que c’est comme convenu avec mon ami. Il y avait une case mais c’est un chinois qui devait y ouvrir une entreprise. Et c’est à lui que la location devait être payée. On est convenu à 500.000 GNF pour une durée non déterminée, mais tout n’était pas payé.
Quand le vieux est décédé, il est allé me chercher chez moi en me disant d’aller l’aider. Je lui ai dit qu’il peut attendre demain pour l’enterrer parce qu’il m’a dit qu’il ne veut pas ramener le corps chez eux. Il a menacé que si je ne l’aide, il s’en ira et laissera le corps dans la case.
Vue que j’ai peur d’être interpellé par rapport à cela ultérieurement, j’ai participé l’enterrement. On était au nombre de cinq personnes. J’étais avec El Mamadou Diallo, Ibro, Zimbabwe, Tony et un autre. On l’a enterré la nuit au bord d’une rivière, parce que le cimetière était fermé la nuit. On a choisi la rivière, parce que la terre est humide et c’est facile de creuser là-bas », a expliqué Oumar Barry devant le public ébahi.
« Je ne reconnais pas l’enlèvement du vieux. J’ai été informé de l’arrestation de mon ami Oumar Barry. Et la même nuit des gendarmes m’ont trouvé à la maison avec ma femme. Ils m’ont pris et fouillé toute ma maison. J’ai été mis en brochette (torture : ndlr) au PM3 de Matam de 23h à 5h, juste pour que je dise j’ai participé.
Et puisque je ne suis pas un robot, j’étais fatigué, j’ai juste répondu, tout ce que mon ami Oumar Barry vous a dit, c’est ça et je me suis limité là. Je ne connais même pas ce qu’il avait dit à la gendarmerie », s’est défendu cet autre agent de BSP.
Amadou Sacko, brigadier-chef en service à la CMIS5, a aussi nié les faits à lui reprochés.
Rappelés à la barre pour une confrontation, Elhadj Mamadou Diallo, le cerveau présumé de cette affaire, et le nommé Tony ont en revanche démonté les arguments du policier. D’après eux, Amadou Sacko était bien parmi les gens qui ont enlevé le vieux.
Souleymane Bah