La chambre spéciale de contrôle de l’instruction de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a examiné l’affaire opposant l’État guinéen, représenté par l’agent judiciaire de l’État, à l’ancien intendant de la présidence, Kabinet Sylla, alias « Bill Gates », ainsi qu’à Djoma Groupe ce mardi 25 février 2025. Ces derniers sont poursuivis pour plusieurs chefs d’accusation.
À l’issue de l’audience, Me Pépé Antoine Lama, avocat de l’État guinéen dans ce dossier, a insisté sur la nécessité de renvoyer l’affaire devant la chambre de jugement afin qu’elle soit tranchée.
Revenant sur la genèse de l’affaire, Me Pépé Antoine Lama a rappelé : « Il y a eu beaucoup de controverses autour de ce dossier. De nombreux discrédits ont été jetés sur les institutions judiciaires. Ce dossier est pendant devant la CRIEF depuis janvier 2022. Il a fait l’objet de plusieurs ordonnances, notamment des décisions de non-lieu, de restitution des biens et de mainlevée des mesures conservatoires. »
Selon l’avocat, ces ordonnances avaient été contestées par le parquet spécial près la CRIEF et l’agent judiciaire de l’État, qui ont interjeté appel. « Malheureusement, en appel, la chambre spéciale de contrôle d’alors a fait la jonction des trois procédures et a confirmé lesdites ordonnances. Face à cette décision, l’agent judiciaire de l’État et le procureur spécial ont formé un pourvoi. La Cour suprême, après examen, a cassé l’arrêt et renvoyé l’affaire devant la chambre spéciale de contrôle de l’instruction, autrement composée », a-t-il expliqué.
Sans entrer dans les détails couverts par le secret de l’instruction, Me Pépé Antoine Lama assure que les éléments à charge sont suffisants pour justifier un renvoi devant la chambre de jugement. « Nous sommes fin prêts à démontrer que ce dossier doit être jugé », a-t-il déclaré.
L’avocat ne mâche pas ses mots. « Je suis formel : si ce dossier n’est pas renvoyé devant la chambre de jugement de la CRIEF, malgré les charges accablantes, il vaudrait mieux fermer cette juridiction. Ce dossier est nourri de preuves suffisantes qui justifient son renvoi. Si tel n’est pas le cas, cela remettrait en cause l’existence même de la CRIEF. »
L’évolution de cette affaire reste donc très attendue.
Aliou Diaguissa Sow
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