La cour suprême s’est prononcée le 28 février 2023 sur le recours exercé par la défense de Dr Ibrahima Kassory Fofana contre le “refus” du procureur spécial près la CRIEF d’exécuter les décisions de sa libération. Selon l’arrêt de la plus haute juridiction de la Guinée, l’ancien Premier ministre ne sortira de la prison qu’à l’issu de son procès. Invité de nos confrères de Fim FM ce mercredi, Me Dinah Sampil, l’un des conseils de Kassory s’est prononcé sur cette décision qui tombe comme couperet sur la tête de leur client.
Tout d’abord, l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée a rappelé que deux décisions de mise en liberté conditionnelle de leur client avaient déjà été prises au niveau de l’instruction, des décisions confirmées par la chambre contrôle de l’instruction avant de parler du recours au devant la cour suprême.
«Le recours qui était là, c’était contre le refus du procureur d’exécuter une de ces décisions-là. Que la cour suprême appuie le refus du procureur d’exécuter une décision de justice c’est surprenant, c’est critiquable, ce n’est pas reluisant. Alors ce que je peux dire est que pour dire donc son refus-là, la cour suprême n’avait pas besoin de cinq à six mois d’analyses. Pour une question de liberté, imaginez-vous depuis le mois d’août ce n’est qu’hier, fin février que la décision est finalement sortie et dans le sens de la déception», a souligné Me Dinah Sampil.
Poursuivant, l’avocat à la cour a également rappelé qu’ils (collectif des avocats de la défense) ne participeront à un procès tant que leur client ne sera pas soigné et qu’il soit apte à “se défendre normalement et vigoureusement”.
«Par des signes que nous avons reçu, j’allais dire même des preuves que les autorités judiciaires nous ont données que le procès qui pointe à l’horizon ne sera pas un procès équitable. Parce que chacun a donné déjà sa décision dans la prise de position en faveur des autorités d’une part. D’autre part, Kassory est malade, on a vu dans aucun pays où on va transporter un justiciable dans un brancard dans la salle d’audience. La première des choses et de soigner Kassory Fofana, qu’il retrouve sa santé pour pouvoir se défendre normalement et vigoureusement. Alors si ces conditions-là ne sont pas remplies, c’est sûr que nous allons dans une parodie de justice qui est déjà connue par la décision qui va tomber, une décision de condamnation. Moi personnellement en tant défenseur des droits, je ne suis pas prêt à m’associer en tant que complice à une telle démarche. Je parle à mon nom personnel et au nom du collectif de la défense de Ibrahima Kassory Fofana», a-t-il précisé.
Selon maître Sampil, le collectif a déjà déposé des requêtes au niveau de la cour de justice de la CEDEAO, il attend la convocation. À en croire toujours l’ancien bâtonnier, Kassory s’attend à une autre décision. «Cette fois-ci c’est un recours formulé par le procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières. L’ordonnance qui l’a mise en liberté, ce Monsieur au lieu d’exécuter l’ordonnance de mise en liberté, il s’y est opposé et à engager un pourvoi contre. Ce pourvoi-là est programmé pour le 14 mars. Nous allons y débattre. Là, c’est l’occasion pour les citoyens de se rendre compte de quel côté finalement pèserait l’avis des autorités judiciaires», a-t-il fait savoir.
A rappeler que le président du comité exécutif provisoire du RPG arc-en-ciel poursuivi pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption d’agents publics entre autres, est en prison depuis le 06 avril 2022.
Mamadou Macka Diallo
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