Affaire Marine Marchande-AGL (Conakry Terminal): le DG Paul Moussa Diawara apporte des « clarifications »

Ce dimanche, consécutivement à une publication de notre confrère Abdoul Latif Diallo, à propos d’un prétendu refus de renouvellement de la licence de la société Bolloré devenue AGL, le Directeur Général de la Marine Marchande n’a pas tardé à apporter des détails qualifiés de clarifications. D’abord, selon le Directeur Général Paul Moussa Diawara, dès sa prise de fonction en novembre dernier il est passé par un diagnostic pour un état des lieux. Ce qui a permis de déceler des «manquements, des dysfonctionnements graves qui violent le code maritime et ses textes d’application».

«Face à cette situation préjudiciable aux intérêts de la Marine Marchande et de l’État guinéen, j’ai engagé une série de mesures correctives, salvatrices pour notre pays. C’est ainsi qu’entre autres décisions essentielles, nous avons envoyé des missions au port de Conakry auprès de tous les concessionnaires portuaires pour vérifier l’application du code ISPS portant sur la sûreté et la sécurité dans les ports, les navires et les installations portuaires(…) Au cours de la mission, Bolloré devenu AGL dont l’exploitation est assurée par Conakry Terminal n’a pas de plan de sûreté ni la déclaration de conformité. Ce qui viole le code maritime guinéen en ses articles 871, 872, 873 et suivants ainsi que le décret d’application 201 d’août 2020 sur le code ISPS», confie-t-il a notre confrère.  

Plus loin, Paul Moussa Diawara révèle qu’ «un PV de la mission qui constate les infractions existe. Si Bolloré détient les documents réclamés par la marine marchande et se sent abusé malgré tout, la société est libre de porter plainte, au lieu de se livrer à la désinformation, sur fond de diffamation, de délation… par voie d’internet. L’article 872 du code maritime guinéen nous autorise à infliger l’amande de 500.000 à 5 millions d’euros à Bolloré. Nous avons opté pour la sanction pécuniaire de 5 millions d’euros, au lieu de la fermeture de la concession portuaire pour des raisons sociales et économiques, comme nous l’accorde l’article 45 du décret d’application du code ISPS».

Pour le Directeur Général de la Marine marchande, «Bolloré ne peut pas respecter la loi à Dakar, à Abidjan, à Lomé et piétiner le code maritime guinéen. C’est inacceptable. Bolloré est dans les ports africains depuis plusieurs décennies et dans une quinzaine de pays. Il connaît les règles, les textes de lois et la législation qui régissent le secteur maritime. Mieux, si Bolloré devenu AGL détient la décharge de la demande du renouvellement du plan de sûreté et de la déclaration de conformité adressée à l’autorité maritime, que la société nous renvoie la copie et la publie sur internet. Au contraire, Monsieur Emmanuel Masson, Directeur Général d’AGL est passé à mon bureau en compagnie d’un de ses cadres et m’a dit que ça été une négligence de leur part. Soyons sérieux! Pour tout dire, le désordre est fini. La récréation est terminée. C’est le temps de la refondation sur fond de rectification institutionnelle ».

Ousmane Diakité

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