Affaire Ministère public contre Abdoulaye Sow: Réactions croisées des différents avocats

Poursuivi pour “atteintes au respect dû à la justice et outrage à magistrat” par le parquet du tribunal de première instance de Kaloum, le procès du syndicaliste Abdoulaye Sow s’est ouvert ce mardi, 9 juillet 2022. 
 
Tout au long des débats, le prévenu a balayé du revers de la main, les charges articulées contre lui.
 
Après la phase des débats, le président du tribunal a ordonné la remise en détention du leader de la FESABAG et a renvoyé le dossier au jeudi, 21 juillet prochain pour la suite du procès. La partie civile a exprimé ses sentiments. 
 
“Les débats ont eu lieu et chacune des parties a posé des questions et nous avons sollicité à notre niveau un renvoi pour que nous puissions venir plaider ce dossier dans la sérénité. Moi j’avais demandé même un renvoi à demain pour que nous puissions prendre le temps de venir plaider ce dossier parce que nos conditions physiques ne nous permettent pas effectivement de plaider ce dossier aujourd’hui. Mais le tribunal a décidé à ce que ça soit fait le 21 (juillet 2022). C’est le parquet qui avait demandé une semaine. Nous nous estimons que même à demain on peut plaider ce dossier. Mais si le tribunal a décidé de renvoyer le dossier au 21 et nous viendrons plaider ce dossier le 21”, a indiqué maître Almamy Samory Traoré, avocat de la partie civile.
 
 
Du côté de la défense, c’est la “déception pure et simple”. Maître Salifou Béavogui s’est dit même “effrayé” parce ce qui arrive.
 
“C’est la déception pure et simple. Mon confrère et moi avions pensé que dans cette affaire notre client aurait recouvré sa liberté pour qu’il puisse aller continuer à se battre comme il a fait depuis 1990 pour défendre les intérêts matériels et moraux non seulement des travailleurs mais également protéger l’emploi. C’était incroyable et invraisemblable que la déclaration de la FESABAG fasse l’objet d’une poursuite judiciaire. Dès lors que les faits articulés constituent plutôt une alerte. Les propos de notre client constituaient une alerte pour permettre à l’opinion nationale et internationale de se saisir de ces condamnations qui sont intervenues pour une meilleure appréciation en dépit du fait même qu’il y a des recours juridictionnels exercés contre évidemment ces décisions. Mais ce qui arrive-là personnellement m’effraie. Parce que le syndicalisme et la liberté syndicale sont consacrés par toutes lois internationales, par même les conventions internationales, même la charte de la transition. Il y a une disposition claire je crois à l’article 24 ou 25 qui définit la liberté syndicale. Un syndicaliste qui tient des propos dans le cadre syndical ne doit pas se retrouver en prison. Est-ce que ce procès est une façon d’intimider désormais les syndicalistes? Est-ce que c’est une façon de les empêcher désormais de défendre le travail et les travailleurs? Est-ce que c’est une façon désormais et le temps que nous courrons de les empêcher d’exercer leur liberté syndicale? À la réponse de toutes ces questions, personnellement je suis très inquiet parce que ce que Monsieur Sow a déclaré avant-hier ou les jours passés plusieurs Guinéens avaient déjà fait la même chose”, a martelé maître Salifou Béavogui, avocat de la défense. 
 
À noter que Abdoulaye Sow et ses camarades protestent contre des décisions de justice rendue contre certaines institutions bancaires privées notamment Ecobank et Afriland First Bank en conflit avec certains de leurs clients. 
 
Mamadou Macka Diallo 
666 660 366

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