Après quatre (4) audiences dans le dossier qui oppose le parquet du tribunal de première instance de Dixinn au leader politique Pépé Francis Haba ainsi que cinq autres personnes, les différentes parties ont abordé le dernier carré dans cette affaire (réquisitions et plaidoiries) ce jeudi 22 août 2024. Au cours de ses réquisitions, le représentant du ministère public a requis des peines d’emprisonnement allant d’un (1) an à trois(3) ans contre les prévenus. Monsieur Lamine Touré a requis un an six mois d’emprisonnement contre Pépé Francis Haba, Joseph Maomou, Pierre Konomou et Ange Kolomou pour « complicité d’atteinte et menace à la sécurité publique ». Il a requis également trois ans d’emprisonnement contre Simon Pierre Camara, coordinateur du mouvement MPPD et Bienvenu Théa pour « atteinte et menace à la sécurité publique ». Le conseil des prévenus a, dans ses plaidoiries souligné que le ministère public n’a pas de preuves pour asseoir la conviction du tribunal, il a plaidé la relaxe de ses clients. Au sortir de la salle d’audience, maître Daniel Haba a soutenu devant les médias que « Sur le fondement des articles 31 et 32 (du code pénal) sur lesquels le ministère public s’est fondé pour requérir des condamnations à des peines maximales de 3 ans avec des peines supplémentaires de lever les droits civiques et civils n’étaient basés véritablement sur rien. Puisque le ministère public était à court d’épreuves, il a sollicité plutôt dans ses réquisitions la requalification des faits. Alors que quand vous lisez l’article 1 alinéa 1 du code de procédure pénale, il vous dit que le débat doit être contradictoire. Donc, s’il y a des infractions à requalifier, ça devrait faire objet de débat et de façon contradictoire, tel n’a pas été le cas. Donc, vous comprenez à suffisance dans ce procès que le ministère public n’a pas véritablement rapporté des preuves qui peuvent asseoir la conviction du tribunal pour rentrer en condamnation relativement aux réquisitions qu’il a faites », a expliqué maître Daniel Haba.
L’avocat au barreau de Guinée estime que les preuves fournies par le ministère public dans cette affaire sont insuffisantes pour qualifier les faits d’une infraction. Il est confiant que le juge va délibérer en faveur de ses clients.
« J’ai plaidé la relaxe parce que le dossier est vide. Vous allez constater que la pièce que le ministère public a produit n’a aucun caractère juridique. C’est simplement quelqu’un qui écrit sur une feuille volante et qu’on brandisse ça comme moyen de preuve. Le ministère public a dit qu’il y a eu la fabrication des t-shirts mais il n’a pas pu produire un seul t-shirt qui justifie effectivement que Monsieur Simon Pierre et compagnie étaient dans la logique d’aller troubler ce procès-là (le délibéré du procès des événements du 28 septembre 2009). En tout état de cause, lorsqu’il n’y a pas de preuves suffisantes pour établir les faits afin de qualifier en une infraction, le juge est obligé de constater cela. Je suis convaincu que le président du tribunal qui siège dans ce dossier est un professionnel, il a l’expérience », a-t-il indiqué avant d’ajouter qu’il est convaincu que le tribunal va ordonner la relaxe pure et simple de ses clients.
Mamadou Macka Diallo
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