Alhassane Chérif à propos de la conduite de la transition: “Je suis inquiet mais pas désespéré”

Alhassane Chérif est un écrivain, auteur du livre « La parenté à plaisanterie ou le sanakouya ». Dans un entretien qu’il a accordé le lundi, 30 mai 2022, à deux journalistes dont celui de Guinee114, cet observateur de la conduite de la transition s’est prononcé sur la situation qui prévaut dans le pays. Une situation marquée par des prises de position entre la classe politique et les autorités de la transition au sujet de l’interdiction de la manifestation. 

 
« Moi je pense, il faut qu’on prenne le devant. Qu’on fasse ce qu’on appelle la prévention des conflits. Parce que chaque fois qu’il y a un mouvement, un mécontentement social, il faut prévenir la survenue d’un conflit. Pour cela, il faudrait qu’on soit sur une dynamique qui fait que nous puissions nous considérer comme des frères et sœurs. À nos problèmes, essayons de trouver des solutions qui nous appartiennent. Nos terreaux culturels sont pleins de solutions. Nos ancêtres nous ont légué beaucoup d’outils pour résoudre nos conflits, pour ne plus qu’on se batte, pour ne pas qu’on se voit en ennemis, ce qui n’est pas d’ailleurs le cas. J’ose dire que les politiciens ont voulu assombrir le paysage guinéen. Sinon, aucun guinéen n’est en conflit avec un autre guinéen. Nous sommes tous des frères, allons dans ce sens là”, nous a confié Alhassane Chérif, auteur du livre “la parenté à plaisanterie ou le Sanakouya”
 
En dépit de tout, l’écrivain a exprimé son inquiétude face à la situation actuelle dans le processus de la transition même s’il estime qu’il ne désespère pas. Il a d’ailleurs saisi l’occasion pour adresser un message aux autorités de la transition, plus précisément le président Mamadi Doumbouya mais aussi à la classe politique. 
 
“Je suis inquiet mais pas désespéré. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. On peut toujours régler la situation si on veut. Je m’adresse à toutes les autorités de la transition notamment le président, colonel Mamadi Doumbouya et aux politiques pour dire ressaisissons nous. Il y a des velléités belligérantes qui sont là, abandonnons ça. On n’est pas obligé de nous monter les uns contre les autres pour arriver à quelques choses d’irréparables. C’est ce que je dirai à toutes les autorités de la transition surtout au chef de la junte. Il faut qu’il se retourne, on ne peut pas vouloir quelque chose et son contraire. Il veut actuellement la paix. Nous soutenons ça, mais il faut aller dans ce sens. Il faut mettre les conditions idoines pour aller dans le sens de ce qu’il souhaite. En Guinée, nous avons besoins de la paix, aimons nous, abandonnons cet esprit de belligérance. Nous sommes des frères, nous ne sommes pas des ennemis”, a mentionné Alhassane Chérif.
 
Par ailleurs, notre interlocuteur a souligné que la sortie du premier ministre, Mohamed Béavogui en Guinée Forestière l’a étonné. Toutefois, Alhassane Chérif dit avoir apprécié le rappelle à l’ordre du président de la transition peu après cette déclaration avant que Mohamed Béavogui lui-même ne revienne pour préciser le contexte de sa communication et à qui son message était destiné.
 
 
Djély Mamadou Kouyaté
628 38 09 89

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