Dos au mur, les acteurs socio-politiques qui ne partagent pas la même vision que les autorités actuelles de Guinée s’expriment de plus en plus à travers les médias privés, les réseaux sociaux, ainsi que lors des assemblées générales des partis politiques et des conférences, faute de pouvoir organiser des manifestations de rue interdites.
Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), a récemment présenté une analyse critique de la situation politique de son pays. Il a dénoncé le silence coupable des intellectuels face à certains agissements qui marquent l’histoire politique de la Guinée. Aliou Bah a également évoqué la situation des responsables du FNDC, disparus depuis plusieurs mois, soulignant l’urgence de la situation.
Nous proposons l’intégralité de son analyse.
« Tous les gros mensonges sur notre Histoire politique ont survécu grâce au silence coupable des intellectuels, à la peur compréhensible des victimes, à la propagande des bourreaux et leurs adeptes, et au complexe de certains.
La stratégie des pro-dictature consiste à s’acharner contre toute personne qui décide de ne pas faire le mouton en suivant cette voie. Et pour cela, ils n’ont ni limites ni gêne. Des injures publiques aux calomnies, en passant par la caricature et la désinformation, ils forgent ainsi leur tactique de dissuasion.
Tout cela pour espérer verrouiller le débat et attiser la haine aveugle en imposant leur version tronquée des faits historiques. Évidemment, sans arguments objectivement contradictoires, ils ne peuvent faire que cela
Ce pays a toujours eu la double malchance d’avoir fabriqué de faux Héros et décapité ses meilleurs enfants. Au nom de quoi doit-on laisser cela continuer ? Les mêmes esprits seront capables de dire un jour que Billo Bah et Foniké Mengué étaient des comploteurs contre la Guinée, et qu’ils méritaient ce qui leur est arrivé.
N’ont-ils pas déjà ironisé leur sort en disant que des majeurs ont le droit de disparaître ? Pire, ils ajouteront que les prisons politiques, la confiscation illégale des biens des opposants, la répression des manifestants n’ont jamais existé, les victimes se “victimisaient” (régulièrement entendu), les dictateurs étaient gentils…
C’est pourquoi, celui qui décide de se taire et laisser faire l’injuste, aura choisi d’être complice. On ne construit pas une nation prospère et unie avec le mensonge, la peur et l’hypocrisie ! », a-t-il posté sur sa page Facebook.
Mamadou Macka Diallo