Financé par la Banque mondiale à hauteur de cent cinquante (150) millions de dollars, le projet NAFA qui déploie l’Agence nationale d’inclusion économique et financière (ANIES) ne se limite pas au montant de 250 mille francs guinéens donné à des ménages. Ce transfert monétaire d’urgence est plutôt l’entame d’une stratégie à plusieurs volets.
De passage dans l’émission Réalités régionales de la radio nationale, le directeur général de l’ANIES a particulièrement mis un accent sur les volets de ce projet dont la finalité, bien au-delà d’une distribution d’argent, mène à l’autonomisation de dizaines de milliers de ménages vulnérables, se positionnant ainsi comme un réel levier de réduction de la pauvreté.
D’abord, Sayon Dembelé, DG de l’ANIES, a tenu à relever l’importance du projet NAFA pour le gouvernement guinéen «parce que c’est qu’il permet à cent cinquante mille (150) mille ménages vulnérables en Guinée de s’autonomiser, de voir le capital humain se renforcer et, en quelque sorte, se sortir de l’étau de la pauvreté progressivement».
Parmi les composantes de ce projet de protection sociale, le directeur général de l’ANIES mentionne cinq principalement. Pour simplifier la compréhension, Sayon Dembélé dit qu’il s’agit «d’un projet de stratégie de sortie de pauvreté». «Dans nos sociétés, nous n’avons pas eu la même chance dans la vie…ça fait que certains de nos compatriotes sont vulnérables pour plusieurs raisons. Donc la solidarité nationale s’organise pour que l’Etat vienne en aide à cette frange de la population. C’est ce que nous appelons la protection sociale. Et c’est exactement le but du projet NAFA. C’est pour cela qu’on les appelle des projets de filets sociaux. Nous créons des conditions pour que les ménages vulnérables puissent avoir des capacités leur permettant de rester mieux aux chocs… Nous avons une première composante qui est appelée la composante de transfert monétaire d’urgence. Beaucoup de gens souvent pensent que l’ANIES donne de l’argent simplement et que nous sommes un guichet, qu’il suffit d’être dans le registre pour qu’on vous donne de l’argent à chaque fin de mois et vous tournez le dos. Non, pas du tout ! L’argent que nous donnons aux ménages, d’abord il faut voir les caractéristiques de ces ménages. Il s’agit de la frange de la population qui est extrêmement vulnérable, sélectionnée à travers une méthodologie extrêmement objective qu’on appelle le PMT qui est un indicateur qui agrège plusieurs caractéristiques des ménages…Les ménages NAFA ont été sélectionnés comme ça.
Une fois que les gens sont sélectionnés, on leur donne un peu d’argent. Parce qu’on considère qu’ils sont déjà en incapacité de se prendre en charge, donc de se nourrir dans certaines situations notamment dans des zones extrêmement reculées. Donc le transfert monétaire que l’ANIES fait est un début pour aider ces ménages à sortir la tête de l’eau. C’est pour cela que nous donnons 250 mille francs guinéens par ménage. Ce n’est pas beaucoup, on nous dit que ça ne fait pas un sac de riz. C’est vrai mais quand vous donnez ce montant à quelqu’un qui ne peut pas donner à manger à son enfant de deux ans, je vous garantis que c’est quelque chose.
On leur donne donc un peu d’argent. Ensuite on fait ce qu’on appelle le renforcement du capital humain. Vous savez, quand les gens sont pauvres, les questions de santé, d’éducation deviennent très compliquées parce qu’ils sont souvent très exposés.
Les équipes, avec certains experts de la Banque mondiale, ont conçu des modules de formation pour permettre à nos ménages d’avoir plus de capacité, plus de connaissances en termes de capital humain. Parce exemple, on les sensibilise à la scolarisation de la jeune fille, à la question nutritionnelle des petits enfants, à la question de l’impact de l’environnement…
Il y a un troisième volet dans le programme NAFA qui est très important dont on ne parle pas beaucoup qu’on appelle le volet productif.
C’est-dire que nous avons toute une composante qui va prendre en charge quinze mille (15.000) ménages qui vont être formés pour qu’à la fin ils puissent développer des activités génératrices de revenus qui leur permettent de s’autonomiser. C’est ce que nous appelons le paquet productif. Vous voyez que le projet NAFA est un tout qui commence par les transfert monétaire et qui finit par une forme d’autonomisation de ces ménages», a expliqué le directeur général, Sayon Dembélé.
Ciblant neuf préfectures en Guinée, le projet NAFA s’étale sur 24 mois et devrait finir en . A date, avec le financement additionnel de 80 millions de dollars complémentant l’enveloppe à 150 millions, le projet est censé arriver à son terme en juin 2026. «Nous avons fini la phase de Conakry où nous avons 20 mille ménages qui ont reçu tous les transferts monétaires et aujourd’hui nous sommes en train de nous déployer à l’intérieur du pays. Et une fois la phase des transferts monétaires d’urgence terminée, nous allons entamer la deuxième phase où nous allons faire des mesures d’accompagnement en termes de renforcement du capital humain. Et, nous allons nous acheminer progressivement vers les mesures productives», précise Sayon Dembelé.
M’Bonet
622 10 43 78