Depuis deux semaines, le procès des événements du 28 septembre 2009 est entré dans sa deuxième phase. Il s’agit de la comparution des présumées victimes. Pour l’heure, cinq présumées victimes dont un homme sont passées à la barre. Contrairement à maître Oury Baïlo Bah, première présumée victime à témoigner à la barre, les quatre femmes ont comparu à huis-clos. Elles sont présumées victimes de viol et coups et blessures.
Interrogée sur le passage de ces femmes à la barre, Asmaou Diallo, présidente de l’Association des Victimes et parents des victimes du 28 septembre (AVIPA) a salué cette évolution.
« Je peux dire que c’est un bon sentiment que j’ai parce que je vois que le procès avance, ça été notre attente et j’espère que tout se passera dans de très bonnes conditions pour nous surtout les femmes victimes de viols. Seulement ce n’est pas aisé d’expliquer les choses de ce genre mais on est obligé de le faire parce qu’il faut assurément dire ce qui s’est passé pour que vraiment on puisse se sentir mieux. Surtout quand on est bien comprise et tu arrives à dire exactement ce qui s’est passé au stade, ce que tu as subi. Je pense que c’est quelque chose de très important pour moi.
Ça été une longue attente, elles voulaient vraiment se libérer. Aujourd’hui celles qui sont passées se sentent encore mieux parce qu’elles ont eu quand même à donner leur version des faits. J’espère que ça peut les soulager et ça nous soulage nous-mêmes, parce que nous sommes en train de travailler sur les victimes qui doivent passer », s’est-elle réjouie.
Ensuite, Asmaou Diallo a indiqué qu’à date, l’Avipa a enregistré près de huit cents présumées victimes des événements du 28 septembre 2009.
« Il y a beaucoup de personnes qui voudraient vraiment témoigner que ça soit femmes ou hommes. Donc, on est en train de préparer ces listes pour pouvoir déposer. Je peux dire qu’on est bientôt dans les huit cents (présumées victimes). Depuis que le procès a démarré, il y a eu beaucoup de gens qui sont revenus et même en début de semaine là, il y a eu des gens qui sont venus pour s’enregistrer mais nous sommes très vigilants, parce que nous prenons des personnes qui ont vraiment des documents qui puissent vraiment dire exactement qu’ils étaient au stade avec toutes les preuves et tout ce qui s’en suit surtout avec leurs dossiers médicaux et autres. Ça nous permet de comprendre oui cette personne a besoin d’être comprise et entendue », a t-elle fait savoir.
Au terme de la journée d’hier, l’audience a été renvoyée au lundi prochain pour la poursuite de l’interrogatoire à huis-clos des présumées victimes de viol.
Diop Ramatoulaye
666-75-16-10