Le CNRD a passé plus de treize (13) mois au pouvoir. Après le coup d’Etat, les autorités de la transition se sont fixées pour objectif la moralisation de la chose publique, la lutte contre la corruption et tant d’autres. De leur côté, des acteurs socio-politiques réclament à ces autorités, sans succès, la déclaration de leurs biens.
Invité de nos confrères de Fim FM le jeudi dernier, le président de l’Union des Forces Démocratiques (UFD) a été amené à se prononcer sur la gestion du CNRD, notamment la lutte contre la corruption. Pour Mamadou Baadiko Bah “ceux qui sont à la manœuvre ne sont pas plus crédibles que ceux qu’ils poursuivent”.
“Le changement c’est qu’on commence à faire peur aux voleurs. Il y a un message qui est en l’air qui dit: écoutez; le bien public quand il ne vous appartient pas mais vous devez le gérer correctement; sinon vous prenez des risques sur votre liberté, sur votre honneur, sur votre vie. Mais le problème c’est qu’il n’y a absolument rien de durable, il n’y a rien de pérenne. Ceux qui sont à la manœuvre ne sont pas plus crédibles que ceux qu’ils poursuivent. Tant qu’ils n’auront pas déclaré leurs biens, et bien on ne peut pas les croire. Vous avez vu le scandale énorme que nous avons eu il y’a trois jours où il a paru au niveau du ministère des travaux publics, comme on dit le ministère le plus juteux du pays où des hauts responsables discutaient la façon de se partager les marchés et l’argent dont exactement comme on dirait au bon vieux temps. Donc, le CNRD doit savoir que les bonnes intentions ne font pas une politique”, a mentionné Mamadou Baadiko Bah, président de l’UFD.
Et d’ajouter: “Moi je dois vous dire, je ne suis pas l’avocat du ministre des travaux publics, Monsieur Yaya Sow. Mais c’est grâce à lui qu’on a su ce qui s’est passé. (…) C’est lui qui a dénoncé l’audio. Il y a des gens qui n’étaient pas à la réunion. Donc, ça veut dire que c’est le système qui est encore en cause et qu’on est pas sorti des choses. Le pouvoir ça sert à se remplir les poches, on a pas changé de logique. Et quand le Premier ministre fait réintégrer quelqu’un sur lequel pesait de lourds soupçons, on est dans la logique habituelle, la prédation habituelle, la corruption, le pouvoir c’est pour se partager les marchés et l’argent public. Et ils refusent obstinément à la face du monde de déclarer leurs biens. Donc, nous sommes en droit de dire qu’ils font des choses pour faire plaisir à la population et justifier les souffrances que la population est en train d’endurer. Puisque la population endure d’énormes souffrances, mais on l’a écrit, ce n’est pas forcément la faute du CNRD”.
Il faut toutefois souligner que plusieurs anciens hauts commis de l’Etat sous le précédent régime sont en prison et d’autres interdits de quitter le pays.
Mamadou Macka Diallo
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