Le président du parti ACP (Alliance pour le Changement et le Progrès), Dr Ben Youssouf Keïta, désapprouve totalement la décision des Forces Vives de Guinée de reprendre les manifestations de rue. Pour ce leader politique, une telle démarche est à éviter parce qu’elle n’aura que des conséquences négatives.
Après leur retrait des négociations avec le gouvernement sous l’égide des religieux, les Forces Vives de Guinée (FVG) ont décidé de reprendre le bras de fer avec les autorités. Les acteurs politiques et sociaux réunis au sein de cette entité ont appelé à une série de manifestations dans les trois prochaines semaines (10, 11, 17, 18, 24 et 25 mai 2023) dans le Grand Conakry et à l’intérieur du pays). Une décision qui n’est pas du goût du Dr Ben Youssouf Keïta, le président du parti ACP.
« J’ai accueilli cette nouvelle avec désolation et amertume, parce que nous ne souhaitons pas la confrontation. Et si on adopte une telle démarche, ça sera une confrontation. Quoi qu’on dise que c’est pacifique, l’histoire a démontré que si une manifestation n’est pas autorisée, elle va conduire à des violences. Il y aura non seulement des casses, mais aussi du sang et des larmes. Ce que nous ne souhaitons pas. Et donc, nous estimons qu’aucun sacrifice n’est de trop pour éviter de telles situations. Il faut que tout le monde mettre au-dessus des intérêts personnels, voire des intérêts égoïstes, l’intérêt supérieur de la Guinée. C’est ça le plus important. N’oublions pas que les Hommes passent, mais la Guinée demeure. Donc, faisons en sorte que nous nous entendions », a réagi ce leader politique dans un entretien accordé à notre rédaction.
Pour lui, les Forces Vives doivent retourner à la table de négociation pour essayer de trouver un terrain d’entente avec le gouvernement de transition. « Une négociation, ce n’est pas un seul round, c’est plusieurs rounds. Il y a des hauts et des bas, mais il faut être résilients, donner le temps au temps afin d’arriver à une solution dans l’intérêt du peuple de Guinée », a-t-il dit, ajoutant que son camp est opposé aux manifestations de rue « parce que manifestation rime avec désolation ».
Cet ancien responsable de l’UFDG interpelle également les autorités guinéennes sur la nécessité de prendre des décisions pouvant faire baisser les tensions dans le pays. « Je demande au CNRD qui a le pouvoir, qui a la force, de faire de gros efforts, de lâcher du lest. Par exemple, en accélérant les procès de Oumar Sylla “Foniké Menguè”, Ibrahima Diallo, et tous ceux qui sont emprisonnés pour des raisons d’opinions. Si on organise leurs procès et on les libère, ça va apaiser la situation. Je ne plaide pas pour ceux qui ont des problèmes économiques, mais ceux qui ont des problèmes d’opinions, il faut tout faire pour les élargir. Cela va diminuer les tensions », estime Dr Keïta.
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