Bras de fer Mali-CEDEAO: les conseils d’un ancien ministre de transition en Guinée

Dimanche dernier, suite à une réunion extraordinaire tenue au Ghana, les dirigeants de la CEDEAO ont pris de lourdes sanctions contre les putschistes au Mali.

 
L’institution sous-régionale exige des autorités maliennes, l’organisation rapide des élections pour retour à l’ordre constitutionnel. Mais pour y arriver, Assimi Goïta et ses hommes demandent cinq ans. Ce que la CEDEAO ne veut pas entendre. Voilà pourquoi elle a décidé de sanctionner les dirigeants de la transition malienne en demandant notamment aux pays membres de fermer leurs frontières avec le Mali. L’institution aussi décidé de geler les comptes du pays et de ses dirigeants. 
 
Réponse du berger à la bergère. Le Mali a décidé lui aussi de fermer ses frontières avec les pays concernés. 
 
Interrogé sur ce sujet brûlant de l’actualité, Idrissa Chérif, a donné des conseils à la junte malienne. Pour cet ancien ministre de la communication pendant la transition (2008-2010) en Guinée, le Mali n’a aucun intérêt à engager un bras de fer avec la CEDEAO. Selon lui, aucun pays ne peut gagner contre la CEDEAO. 
 

« La CEDEAO est une organisation sous-régionale, elle est l’émanation des peuples de la sous-région, donc les pays de l’Afrique de l’ouest excepté la Mauritanie. Les sanctions de la CEDEAO contre le Mali sont très fortes mais il ne faudra pas que le gouvernement malien s’engage à un bras de fer avec la CEDEAO. Aucun État n’a gagné contre la communauté internationale. Il faut que les maliens revoient un peu leurs copies, qu’ils invitent la CEDEAO à une discussion franche. Je pense qu’après discussion, les choses pourront s’alléger sinon ça sera difficile pour eux de s’en sortir. Nous savons tous que le Mali est un pays très enclavé, qui n’a pas accès à la mer, qui dépend de la Côte d’Ivoire et du Ghana en terme de fournitures de courant électrique. Il faut que les militaires revoient leurs copies sinon ça risque de fragiliser plus ou moins l’économie malienne qui n’est pas en bonne santé. De la troisième place, le Mali se retrouve aujourd’hui à la sixième place sur les pays membres de la CEDEAO économiquement parlant. Ils ont un problème politique et un problème sécuritaire. Il faut qu’ils essayent de régler tout ça. Je demande aux organisations qui sont en place au Mali de ne pas couper ses rapports et de continuer la discussion avec la CEDEAO »a t-il déclaré. 

 
A noter que le gouvernement guinéen a néanmoins décidé de ne pas fermer ses frontières avec le Mali 
 
Diop Ramatoulaye 
666751610

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