Il avait applaudi des deux mains le coup d’État qui a porté le CNRD à la tête de la Guinée, mais il n’a pas tardé à déchanter. Deux ans après ce putsch, Cellou Dalein Diallo trouve que la junte militaire n’est pas mieux que le régime du président Alpha Condé qu’elle a renversé. Le président de l’UFDG et leader de l’opposition guinéenne affirme que le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, n’a pas du tout respecté les engagements qu’il a tenus à son arrivée au pouvoir.
« Dans son discours, le colonel Doumbouya s’engageait résolument à mettre fin au dysfonctionnement des institutions, à l’instrumentalisation de la justice et au piétinement des droits et libertés des citoyens. Et il avait juré de faire de la justice et du droit les boussoles de l’action publique pendant la transition. Il avait dénoncé la corruption, le tribalisme, et s’était engagé à mettre fin à tous ces fléaux. Malheureusement, deux ans après, on se rend compte que ce discours n’a pas été respecté, ces engagements n’ont pas été respectés », a déclaré Cellou Dalein Diallo, qui l’invité du journal de TV5 ce mercredi 06 septembre 2023.
En plus du manque d’un cadre de dialogue structuré pour discuter de la conduite de la transition, l’ancien Premier ministre guinéen, qui vit en exil depuis une année, déplore la situation des droits humains sous le règne du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD).
« Sur le plan de ses engagements notamment de respecter la charte de la transition, qui reconduisait les dispositions de l’ancienne constitution relatives notamment aux libertés fondamentales et aux droits humains, quel a été le bilan à cet égard ? Il a suspendu certaines libertés notamment celle de manifester dans les rues et sur les places publiques.
Rien ne peut justifier les violences qu’on a infligées ces derniers temps aux populations de Conakry. Nous avons 30 morts, des jeunes gens de moins de 20 ans pour la plupart qui ont été abattus à bout portant et qui n’ont pas eu droit à la justice. 30 personnes tuées en un an de répression des manifestations alors que les engagements internationaux de la Guinée, la charte de la transition reconduisait ces droits et libertés », regrette le président de l’UFDG.
Évoquant les poursuites le visant dans l’affaire Air Guinée, Cellou Dalein Diallo réitère qu’il s’agit d’une « tentative d’élimination » d’un candidat à l’élection présidentielle, tout en assurant qu’il va rentrer très prochainement en Guinée.
Alpha Diallo