Ce vendredi 30 août 2023, les responsables de la structure Afrobarometer ont publié les résultats de leur enquête sur les enjeux de l’environnement et du climat lors du premier atelier de dissémination des résultats du Round 10 en Guinée. Cette enquête, d’une envergure nationale, a permis de recueillir les perceptions des Guinéens sur les défis environnementaux et les impacts du changement climatique.
Dr Alou Barry, représentant d’Afrobarometer en Guinée, a présenté les données récoltées devant un parterre de personnalités éminentes, soulignant que la Moyenne Guinée et la Haute Guinée sont les régions les plus affectées par les sécheresses et les mauvaises récoltes. « Ce que nous avons constaté, en substance, c’est qu’en termes de connaissance du phénomène de changement climatique, il existe un écart important entre les genres, les hommes étant nettement mieux informés que les femmes. Il y a une différence de 20 points de pourcentage. Nous avons également constaté des différences entre le milieu urbain et le milieu rural en termes d’information et de connaissance. Il y a aussi une différence selon le niveau de formation et les conséquences du changement climatique dans notre pays », a-t-il expliqué.
Dr Barry a poursuivi en indiquant que, selon les citoyens et les données collectées, les sécheresses et les mauvaises récoltes touchent particulièrement la Moyenne Guinée et la Haute Guinée. À Conakry et dans une grande partie de la Basse Guinée, ce sont les inondations qui prédominent, exacerbées par des précipitations abondantes et une urbanisation incontrôlée.
L’enquête d’Afrobarometer révèle également une prise de conscience croissante parmi les citoyens guinéens de l’impact de leurs propres actions quotidiennes sur l’environnement. Les répondants ont identifié les industries extractives et autres activités industrielles comme des contributeurs majeurs au changement climatique en Guinée. « Les citoyens pointent du doigt leurs propres actions quotidiennes qui contribuent à l’impact négatif sur le changement climatique, ainsi que les effets des industries extractives et autres. Nous estimons que les industriels devraient s’associer à cet effort, et naturellement, le gouvernement guinéen est interpellé pour élaborer des politiques publiques, y compris en matière environnementale. Les bailleurs de fonds sont également concernés », a déclaré Dr Barry
Les résultats de cette enquête viennent renforcer les appels à l’action de la part des acteurs de la société civile et des experts en environnement. Ils exhortent le gouvernement guinéen à élaborer et à mettre en œuvre des politiques publiques robustes pour atténuer les effets du changement climatique et protéger les communautés les plus vulnérables. De plus, la participation des industriels et des bailleurs de fonds est jugée essentielle pour soutenir ces efforts.
En conclusion, la rencontre a été un appel à la responsabilité collective face à un défi global, mais avec des impacts locaux très spécifiques. Il devient urgent que tous les acteurs, tant au niveau national qu’international, se mobilisent pour atténuer les effets du changement climatique en Guinée.
Aboubacar Moussa Camara 622 42 41 87