Charles Wright aux OPJ: « Si c’est par l’application de la loi que je dois « incendier » la Guinée, alors… »

Dans son intervention, le Procureur général s’est adressé aux procureurs, en rappelant les tares qui assaillent la chaîne pénale.

Dans un langage franc et sincère, le Procureur général s’est adressé aux procureurs, directeurs, officiers de la police et de la gendarmerie, les agents des commissariats centraux et urbains et ceux de la sécurité routière. Sans oublier de l’Oprogem.

Tous réunis dans la salle d’audience de la Cour d’appel de Conakry. Voici un extrait de la communication du Procureur général, Alphonse Charles Wright.

« Messieurs les procureurs de la République, avant d’arriver aux officiers de police judiciaire. Je voudrais désormais que vous reteniez bien ceci, autant vous avez un regard sur l’activité ou les activités des officiers de police judiciaire, autant le parquet général vous ait à l’œil. Je ne peux pas comprendre qu’un officier de police judiciaire commence une enquête et que par des coups de téléphone par-ci par-là, on l’appelle pour dire mettez fin à l’enquête. Communiquez le dossier à l’état alors que cela n’est pas commandé par l’intérêt de la loi (acclamation). Il faut que cela soit compris dorénavant. Je le dis, je le répète, il y a des gens qui m’ont interpellé pour dire monsieur Charles Wright est-ce que vous serez un magistrat indépendant, ceci et cela. Beaucoup sont inquiets. Voici ce que j’ai dis plus et que je vais réitérer devant vous. Monsieur le procureur général dans sa fonction du ministère public devient désormais la porte d’entrée de l’exécutif. Je ne suis plus ce magistrat du siège qui va décider. Je change de rôle, je deviens un point suffrage entre les coups de l’exécutif qui doivent venir sur le terrain judiciaire. Dans ce cas, je veille à l’intérêt de l’État, particulièrement l’intérêt de la société guinéenne toute entière dans mon ressort. Vous ne devrez pas être les maillons faibles des officiers de police judiciaire. Les gens qui partent voir les OPJ pour dire écoutez si vous ne faites pas ça, nous sommes tout de suite prêts à appeler le procureur de la République qui va vous dessaisir le dossier, et que vous aussi, vous prenez la décision, vous affaiblissez les officiers de police judiciaire. Je ne l’accepterai jamais ( ovation du public ). Il faut que cela soit compris. Nous avons désormais deux numéros de téléphone qu’on mettra à la disposition de tous les Officiers de police (ce qui fit sur place: ndlr) pour dire quoi et pour faire. Il faut qu’on ait le courage de se regarder et de se dire la vérité. Sinon, tout ce que nous ferons, ça devient une politique de la cuisine levée. La politique de cuisine levée consiste à dire que je fais bien mon travail alors qu’au fonds, on fait pire. Il faut que ça change. Je n’ai pas de sentiment quand il s’agit de la loi. Vous me connaissez pour ça. Si c’est par l’application de la loi que je dois « incendier » la Guinée, alors la Guinée sera incendiée par l’application rigoureuse de la loi », a martelé le procureur général, Charles Right.