« Un acte de sabotage », c’est ainsi que le ministre de la Justice et des droits de l’Homme qualifie le débrayage des magistrats en cours depuis quelques semaines. Un mouvement de protestation appelé par l’association des magistrats de Guinée (AMG) pour exiger la levée de la suspension d’un juge et d’un procureur du tribunal de première instance de Labé. Interrogé sur la question ce dimanche 03 septembre 2023, Alphonse Charles Wright a dénoncé une violation de la loi, promettant de prendre « la mesure qui s’impose ».
Jusqu’où ira le bras de fer en l’association des magistrats de Guinée et le ministre en charge de la Justice ? En tout cas, les deux camps semblent bien déterminés à aller jusqu’au bout. Vendredi dernier, l’AMG a annoncé l’accentuation de son mouvement de protestation à travers l’organisation d’un sit-in et d’une marche à Conakry pour exiger la levée de la sanction infligée aux deux magistrats de Labé par le Garde des sceaux. Mais en face, Alphonse Charles Wright affiche aussi la fermeté.
« Quand vous voulez exercer un droit en prônant le respect de la l’égalité, vous devez éviter de tomber dans l’illégalité. Dans tous les pays du monde, quand une organisation professionnelle quelconque veut aller en grève, la loi impose forcément le respect d’un certain nombre de procédures. Mais en l’espèce, je ne parle pas de grève, mais d’un acte de sabotage, c’est clair là-dessus. Les questions institutionnelles se régleront de manière institutionnelle. Dans les jours à venir, nous prendrons la décision qui s’impose », a-t-il annoncé ce dimanche à son retour de la RDC, où il a pris part la 55e session du Conseil des ministres de l’OHADA.
« Les magistrats qui ont compris leur responsabilité professionnelle savent une chose : on ne peut pas priver les citoyens de leurs droits d’accès à la justice. Quelle que soit votre colère, quel que soit votre désaccord, vous ne pouvez pas. C’est pourquoi vous avez prêté serment. Priver les citoyens d’accès à la justice, aller jusqu’à appeler chaque matin les magistrats pour leur demander : est-ce que vous êtes en fonction ? Vous ne devrez pas aller, cette forme de harcèlement doit cesser », ajoute le ministre de la Justice et des droits de l’Homme, tout en soulignant que « l’État, c’est l’ordre et la discipline, on prendra la mesure qui s’impose ».
Alpha Diallo