L’étudiante guinéenne, Ramatoulaye Bah est arrivée à Conakry dans la nuit du lundi 06 au mardi 07 mars 2023 après avoir remporté le prix du «film des écoles de cinéma», à l’édition 2023 du Festival Panafricain des Arts et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO).
La jeune cinéaste a été triomphalement accueillie par ses parents, amis et autres amoureux du cinéma à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry.
A sa descente d’avion en provenance de Ouagadougou où elle a remporté un trophée qui honore toute la République de Guinée, Ramatoulaye Bah a dédié sa victoire à sa chère mère.
« Je suis très contente, très heureuse. Le chemin n’a pas été facile mais j’ai tenu bon parce que je suis auprès de bonnes personnes. Grâce à Dieu, voici le résultat. Je suis très émue par cet accueil chaleureux de mes parents, amis et coachs. J’espère les rendre fiers plus que ça. Après le travail fait, j’avais vraiment de l’espoir en quittant la Guinée pour Ouagadougou. Au fait, c’est inné pour tout compétiteur. Je dedie cette victoire à ma mère qui est une femme brave, un modele pour moi. Elle n’a jamais baissé les bras. Aujourd’hui le résultat est là« , a-t-elle indiqué.
Une mention spéciale à Lagui+ Cinéma, la maison qui l’a coachée
« Je dois tout à Lagui+ qui m’a accueilli pour mon premier stage. Je suis à Lagui+ depuis presque deux ans maintenant en tant qu’assistante réalisatrice. Comme je le disais, je dois presque tout a Lagui+ », a-t-elle fait savoir.
Interrogée, Madame Bah Djeinabou Barry qui est la mère biologique de Ramatoulaye, a fait savoir qu’elle n’est pas surprise de la victoire de sa fille.
« Je suis très contente de la victoire remportée par ma fille. C’est une victoire pour toute la Guinée. Je remercie ses formateurs à l’école et Lagui+ Cinéma pour le coaching. Elle est toujours sérieuse dans ce qu’elle fait. C’est pourquoi, je ne suis pas surprise. Je remercie vraiment le tout puissant Allah« , réagit-elle avec une grande émotion.
Pour sa part, Bobo Herico, scénariste, réalisateur a Lagui+ Cinéma n’a pas caché sa satisfaction. Il salue le coaching gagnant de sa structure.
« Cela nous fait énormément plaisir parce que c’est l’une des nôtres. Elle est très connue à Lagui+ où elle travaille en depuis près de deux ans. On est fier d’elle. Après son dépôt de stage, elle a été acceptée. On a fait beaucoup de plateaux ensemble. On a réussi à mettre la barre très haute pour qu’elle puisse arriver là où elle est aujourd’hui. Lagui+ a été créé en 2019. En 2020, on a sorti le film « Safiatou’, puis « faux débats ». On a fait deux autres films avec elle: Vacancier et Nafissatou. Comme vous le savez, à l’école, c’est la théorie et à Lagui+, c’est la pratique. Depuis qu’elle est venue chez nous, j’ai mis une énorme pression sur elle. Des fois j’avais l’impression que c’était trop parce que parfois elle pleurait. Moi je savais ce que je voulais qu’elle comprenne.
Aujourd’hui, elle fait non seulement la Caméra, la réalisation et le montage. Ce film qui nous a mis sur le toit du cinéma africain est une œuvre faite à 100% par elle. Même le montage, c’est elle qui a fait. Alors que ce n’est pas ce qu’elle a appris à l’école. C’est pour vous dire, qu’à Lagui+, on pousse à mettre la main dans la patte« , a-t-il expliqué.
Comment Ramatoulaye a été sélectionnée pour représenter la Guinée?
« A chaque édition du FESPACO, on sélectionne des films d’école de toute l’Afrique. Les étudiants des écoles de Cinéma peuvent envoyer des films. En Guinée, depuis la création de l’institut des arts de Dubréka, on n’avait jamais eu même le deuxième prix au FESPACO. Cette fois, on a eu le premier prix. Pour cette édition, 4 étudiants guinéens ont envoyé des films au Burkina mais c’est celui de Rama qui a été retenu« .
Un message aux autorités
« Je vais dire aux autorités, si nous voulons que nos étudiants puissent gagner ce genre de trophée et honorer toute la République, on ne doit pas les laisser comme d’habitude parce que celle-là, ce n’est pas seulement ce qu’elle a reçu à l’école qui l’a aidé à gagner. Elle a été coachée du début à la fin. Aujourd’hui, elle est capable de tout faire toute seule, c’est parce qu’elle a été suivie. Si on veut gagner d’autres trophées dans les années à venir, il faut aider les étudiants à faire la pratique. Les enseignants à l’école font bien leur travail mais la théorie ne suffit pas. Il faudra aider les étudiants à être dans des structures de production« , a-t-il lancé.
Mamadou Aliou Barry pour guinee114.com
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