Après l’adoption du volet recettes du Projet de Loi de Finances Rectificative (PLFR 2024) le 5 août dernier, les Conseillers nationaux du Conseil National de la Transition (CNT) se sont réunis en plénière ce lundi 12 août 2024, à l’hémicycle du Palais du Peuple, pour approuver le volet dépenses de ce projet de loi.
Cette séance plénière a vu la participation de plusieurs membres du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), du Gouvernement, ainsi que des représentants des organisations de la société civile et des partenaires techniques et financiers
Selon le rapport final, les dépenses de l’État ont été réévaluées à 38 649,59 Mds, contre une prévision initiale de 37 682,58 Mds, soit une augmentation de 967,01 Mds (2,57). S’agissant des dépenses du budget général, elles sont réévaluées à 37 273,73 Mds, contre une prévision initiale de 36 633,95 Mds, soit une augmentation de 639,78 Mds. Ces dépenses sont reparties en dépenses courantes pour 23 683,43 Mds (63,54%) et en dépenses d’investissement pour 13 590,29 Mds (36,46%).
Quant aux dépenses courantes, elles sont révisées à 23 683,43 Mds contre une projection initiale de 22 076,11 Mds, ce qui représente une hausse de 1 607,32 Mds. Cette augmentation se répartit comme suit : 1 024,96 Mds pour les dépenses de transfert, 313,18 Mds pour les dépenses de biens et services, 169,28 Mds pour les dépenses de personnel, et 99,90 Mds pour les charges financières de la dette.
En ce qui concerne les charges financières de la dette, elles ont été ajustées à 1 506,14 Mds, contre une prévision initiale de 1 406,24 Mds, soit une hausse de 99,90 Mds (+7,10).
‘’Cette hausse résulte des ajustements à la hausse du remboursement des intérêts de la dette extérieure de 95,00 Mds et de la dette intérieure de 4,90 Mds’’, lit-on dans le rapport final.
Pour les Dépenses de personnel, elles ont été révisées à 9 439,81 Mds contre 9 270,53 Mds en LFI 2024, soit une augmentation de 169,28 Mds. Cette hausse s’explique principalement par la prise en charge des rémunérations des nouvelles recrues de 2023 dans l’armée, la revalorisation des primes et indemnités des enseignants-chercheurs, ainsi que la reprise du paiement des agents dont les salaires étaient suspendus pour faute de biométrie. Par rapport aux recettes fiscales, les dépenses de personnel représentent 34,5%, ce qui est encore en dessous, mais très proche du seuil du critère de convergence de la CEDEAO, fixé à moins de 35%.
D’après le même rapport, les dépenses de biens et services sont réévaluées à 4 307,37 Mds, contre une prévision initiale de 3 994,19 Mds, soit une augmentation de 313,18 Mds.
‘’Cette hausse est principalement due à l’allocation de 85,25 Mds en faveur du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable pour la décontamination du site du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum dans le cadre de l’appui budgétaire du FMI. Par ailleurs, d’autres ajustements ont été effectués sur certains postes pour prendre en compte des nouvelles priorités, suite à la mise en place du nouveau gouvernement’’, mentionne-t-il.
Les dépenses de Transfert quant à elles, sont révisées à 8 430,11 Mds, contre 7 405,15 Mds dans la LFI 2024, soit une augmentation de 1 024,96 Mds. Cette hausse est principalement due à l’augmentation de 844,93 Mds pour la subvention au prix de l’électricité, destinée à améliorer la desserte en électricité.
Elle inclut également 110,83 Mds qui seront distribués sous forme de transferts sociaux en nature et monétaires en faveur des ménages sinistrés, ainsi qu’un soutien de 42,63 Mds sous forme de lignes de crédits auprès des banques pour financer des microprojets générateurs de revenus, dans le cadre de l’appui budgétaire du FMI.
Les dépenses d’investissement du budget général sont réévaluées à 13 590,29 Mds, contre une prévision initiale de 14 557,85 Mds, soit une baisse de 967,56 Mds. Cette baisse est principalement due à la baisse du niveau des projets financés par les ressources extérieures pour 1 050 Mds, en raison des difficultés d’absorption dans la mise en œuvre des projets et programmes. Toutefois, des efforts supplémentaires sont réalisés sur les projets financés par les ressources intérieures, notamment pour le rachat de six écoles privées et l’acquisition de véhicules pour les Gouverneurs et Préfets.
Les dépenses d’investissement se répartissent en 12 039,74 Mds pour les projets et programmes et 1 550,55 Mds pour les acquisitions hors projet. Les dépenses d’investissement concernant les projets et programmes sont financées à hauteur de 53,42% par les ressources extérieures.
En ce qui concerne les dépenses d’investissement hors projets, elles incluent les acquisitions d’actifs non financiers pour 777,12 Mds, les prises de participation pour 212,19 Mds et la redevance d’entretien Routier pour 557,87 Mds.
Les dépenses des Budgets d’Affectation spéciale sont estimées à 1 375,86 Mds, contre 1 048,64 Mds dans la LFI 2024, soit une augmentation hausse de 327,23 Mds. Elles se répartissent comme suit :
• Fonds National de Développement Local (FNDL) : 490,37 Mds, contre 460,94 Mds initialement, soit une hausse de 29,43 Mds ;
• Fonds de Développement des Communes de Conakry (FODECCON) : 341,60 Mds, contre 307,91 Mds, soit une augmentation de 33,69 Mds ;
• Fonds Commun de l’Éducation (FCE) : 380,43 Mds, contre 126,13 Mds, représentant une augmentation de 254,30 Mds.
Par ailleurs, l’enveloppe globale des projets et programmes est réévaluée à 13 269,46 Mds contre 14 231,74 Mds en LFI 2024, soit une baisse de 962,27 Mds. Ces projets sont financés à 51,53% par les ressources intérieures et 48,47% par les ressources extérieures.
Le solde budgétaire découlant des opérations budgétaires demeure déficitaire et s’établit à -7 907,90 Mds, correspondant à -3,32% du PIB contre -3,81% du PIB en Loi de Finances Initiale 2024. Il importe de souligner que ce déficit est entièrement financé.
Aboubacar Gomba Camara 622 42 41 87