Le Colonel Mamadi Doumbouya, dans sa retraite monocale de dur labeur, la solitude du pouvoir qu’il exerce avec sobriété, est, aujourd’hui, tiraillé entre l’impatience des prétendants à sa succession et l’exigence de la majorité silencieise d’une gouvernance vertueuse. Il ne peut contenter les uns, ne veut fâcher les autres. Qui pense à ses difficultés à mobiliser les moyens et à dénicher les bonnes personnes pour gouverner, gagner son pari avec l’histoire?
Du 5 septembre 2021 à nos jours, il n’y a personne qui doute de la bonne foi et de la sincérité du Colonel Mamadi Doumbouya. Malgré les défis de l’heure, les cris d’orfraie que l’on entend çà et là, l’homme reste égal à lui-même, déterminé à honorer ses engagements, jusqu’au bout. Cela demande d’être serein devant les interpellations intempestives, de se montrer lucide dans le tourbillon politique endiablé d’une Guinée, lasse du sur place.
L’ on a la tendance fâcheuse à prendre au mot un homme qui se veut vrai et authentique, qui ne demande raisonnablement qu’à être jugé sur pièces, rien qu’aux actes, plus édifiants que les paroles en l’air et la prose politique insipide. En clair, il faut préférer l’éloquence et la force des actes aux fioritures des mots, s’apesantir sur les acquis que de se perdre dans les conjectures et les devinettes.
A ce propos, la parole publique du Chef de l’Etat est si rare que chaque mot prononcé par lui soulève des passions inutiles et alimente des polémiques stériles. Pourtant, il ne pêche pas par les faux-fuyants et les clauses de style. Dans un pays où l’essemce du débat a toujours porté sur les hommes qu’elle n’a tourné autour des faits et des aspirations communes, il n’est pas étonnant que les décideurs soient tout le temps pris à partie. L’essentiel est de tenir bon dans la tempête et de ne jamais se laisser distraire de sa mission cardinale, malgré l’adversité, les procès d’intention, ceux en sorcellerie, aussi.
Le colonel Mamadi Doumbouya, dans ses propos et son comportement aussi longtemps qu’il présidera aux destinées du pays, voudrait qu’il n’y ait pas d’excès ni écarts dans la gestion des affaires publiques. Son projet est de qualifier les élites dirigeantes et d’imposer la discipline et la rigueur dans l’utilisation des deniers publics en usant de pédagogie, en instaurant la culture de la redevabilité. Le bâton, n’est pas loin, non plus !
Ecouter et consulter, chaque fois que c’est nécessaire, trancher dans le vif et décider quand la conviction est acquise que c’est pour la bonne cause, est le modus operandi d’un homme d’action qui ne supporte pas les stéréotypes de l’Etat, s’oppose à la léthargie administrative. Il sait que ce que le peuple attend de lui, en a pris la pleine mesure à côté de l’agenda électoraliste figé des transitions.
On sait désormais que quelque soit le contexte politique et historique national, il est possible de faire du développent, concrétement.
Se focaliser sur l’amélioration des conditions de vie des citoyens en rien ne détourne du jeu démocratique ni des joutes politiques. C’est une hiérarchisation des priorités et de valeurs que l’on tente d’établir pour une fois. Rien à voir avec une une fuite en avant comme l’on voudrait le faire croire dans la campagne entreprise depuis un moment pour entretenir le flou autour des objectifs de la transition et caricaturer le Colonel Mamadi Doumbouya. Heureusement, qu’il en faut beaucoup plus pour ébranler des convictions fortes et dévoyer un processus de mutations profondes du pays, irréversible, gravé dans le marbre.
Le sort des grands hommes en Guinée rappelle cette réflexion d’un penseur : « Je serai quand je ne serai plus ».
Le Colonel Mamadi Doumbouya, est , au quotidien par les actes forts qu’il pose et sera, aussi, pour longtemps, entré dans l’histoire par la grande porte.
Mamadou Samba Kanté.