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Comment s’organise la communauté guinéenne en Ukraine ? 

Avant le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine en février 2022, des milliers de Guinéens vivaient à Kiev et dans d’autres villes ukrainienne. Mille jours après les premières attaques, alors que la guerre se poursuit encore, des membres de la communauté guinéenne vivent toujours en Ukraine. En novembre dernier, nous avons rencontré à Kiev le Président du Conseil des guinéens d’Ukraine. Issa Sadjo Diallo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été vice-consul de la Guinée en Ukraine avant la fermeture de notre consulat honoraire en 2021. Parti en 1986 dans le cadre d’une bourse d’étude d’aviation civile, il y réside depuis trente-huit (38) ans avec sa famille qu’il a fondée. Il est ainsi l’illustration d’une société ukrainienne ouverte aux africains et facile à intégrer.  

Aujourd’hui, «tous les Guinéens en Ukraine, on est six (6). Il y a aussi des Guinéens par leurs papas, des métisses. Si on les compte, on serait certainement une cinquantaine. A cause de la guerre, pratiquement tout le monde est parti. Avant il y avait quand même quelques milliers».  Issa Diallo n’oublie pas la promptitude des autorités de Conakry dans le soutien aux Guinéens pris entre deux feux au début de la guerre. «Je profite de l’occasion pour remercier le gouvernement guinéen et le président Mamadi Doumbouya. Parmi les étranger africains, nous étions les premiers à bénéficier d’une aide de notre Etat. L’Etat guinéen avait débloqué une somme de cent mille euros je crois», dit-il. 

Issa Diallo, comme d’autres africains que nous avons pu rencontrer dans un restaurant de Kiev,  décrivent l’Ukraine comme un pays d’hospitalité et d’opportunité pour des étrangers de toutes nationalités notamment les africains. 

Loin du pays, cette communauté guinéenne avait une bonne organisation bouleversée aujourd’hui par la guerre et ses conséquences. «Avant c’était beaucoup plus simple puisqu’on était nombreux. La majeure partie des Guinéens qui arrivent ici, sont des étudiants. Il n’y a pas de gens qui viennent spécialement pour le business. A travers leurs instituts, dès qu’ils arrivent, on essaie de nous mettre en contact avec eux. On a notre association, il y a la communauté guinéenne d’Ukraine pour chaque ville on a un comité de ville. Nous recevons les nouveaux qui arrivent et on essaie de les accompagner dans leur intégration. Par la suite, ils sont associés au comité de ville qui est là. Pratiquement c’est comme une famille. Pour les étudiants, le plus souvent, il y a les problèmes de logement. Il y a certains qui sont logés pas confortablement. Donc on négocie avec les décanats, avec les administrations des universités pour améliorer leurs conditions d logement. D’autres ont des problèmes pour les études, là aussi nous négocions avec les autorités des universités pour améliorer leurs conditions d’études. Il y en a qui ne veulent pas rester dans les foyers universitaires et qui veulent loyer des appartements. On utilise nos relations notamment des agences avec lesquelles nous travaillons déjà depuis longtemps pour trouver des logements à des conditions beaucoup abordable», explique Issa Diallo.  

Notre compatriote Issa Diallo est également le président de l’ONG African Cuncil Of Africa ou encore Conseil des africains en Ukraine. «A travers cette organisation, nous avons beaucoup plus d’accès et nous sommes beaucoup plus écoutés. Nous sommes en contact avec des organisations internationales comme l’OIM, le HCR…Comme beaucoup d’africains sont parfois en quette du statut de réfugié, nous sommes sollicités pour être des éléments de liaison ou pour être interprètes pour faciliter la communication, d’autres fois nous participons en tant qu’avocats pour les défendre. On intervient quand les personnes sont malades pour leur faciliter l’accès aux soins dans les hôpitaux comme si c’était des citoyens ukrainiens», dit-il.

Aujourd’hui, le souhait d’Issa Sadjo Diallo est la fin de la guerre et le retour à la vie normale en Ukraine, sa deuxième nation. Ce qui lui permettre de relancer ses activités économiques paralysée depuis février 2022.  

Thierno Amadou Camara (M’Bonet) de retour d’Ukraine 

622 10 43 78

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