Ouverts vendredi 21 janvier, les travaux du séminaire gouvernemental organisé par le secrétariat général du gouvernement ont pris fin le samedi 22 janvier 2022 à Conakry. Durant deux jours, les membres du Gouvernement ont échangé autour de la coordination de l’action gouvernementale pendant cette transition. Selon les participants, les questions de gouvernance, de diplomatie et autres points sensibles telle que la réconciliation nationale ont été abordés lors de ce séminaire.
Pendant ces 48 heures d’intenses travaux, des thèmes comme le cadre de gouvernance de l’administration publique, les missions et principes de l’administration publique, l’élaboration et l’exécution du budget de l’Etat, la communication gouvernementale, principes et recommandations en période de transition, l’organisation de l’administration déconcentrée et décentralisée (régions, préfectures, sous-préfecture), la coordination de l’action gouvernementale, le code de bonne conduite et d’éthique de l’agent public, les défis et enjeux de la coopération et de la diplomatie en période de transition et le protocole d’État, méthodes et techniques de conduite d’une réconciliation nationale réussie et éléments de langage ont été débattus.
Selon Abdourahmane Sikhé Camara, ministre secrétaire général du gouvernement, ce séminaire a permis » d’outiller tous les membres du gouvernement sur le bon fonctionnement du gouvernement et de l’administration publique, le processus de réparation, de fonctionnement et d’exécution du budget national et des finances publiques ainsi que les mécanismes de passation des marchés publics ».
Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement et ministre de l’Urbanisme de l’habitat et de l’aménagement du territoire a expliqué quelques points saillants de la rencontre est revenu sur ce qui a motivé l’organisation de ce séminaire.
« La plus part d’entre nous sont des nouveaux ministres bien qu’ils n’étaient pas de nouveaux dirigeant, donc il était nécessaire d’actualiser les connaissances des uns et des autres sur le fonctionnement global de l’administration, partager les expériences des bonnes pratiques sur des questions budgétaires, de communication et rappeler à l’ensemble des membres du Gouvernement l’exigence d’éthique sur comment ça marche, quels sont les mécanismes à mettre en place pour éviter le népotisme et les conflits d’intérêts, pour éviter toutes ces choses fâcheuses qui ont miné notre administration depuis de nombreuses années. On a rappelé ce que doivent être les principes normaux d’un pays dans la diplomatie, on a vu les difficultés que nos ambassades connaissent et on a eu à faire un retour sur la nécessité de garder plus ou moins un nombre plutôt limité et donc cela exige une réorientation de notre diplomatie », a précisé Ousmane Gaoual Diallo, par ailleurs porte-parole du gouvernement.
Après ces deux jours de discussions, Gaoual Diallo a indiqué ce qui va changer désormais dans l’administration publique guinéenne. « Il faut s’attendre à une prise en compte de ces questions qui sont transversales, à une plus grande prudence sur l’engagement de l’Etat, le développement de certains reflexes. On est dans une période où chacun va être confronté à des choix des guinéens pour participer à l’action de l’administration publique. Comment cela va se faire, quelles sont les barrières d’éthiques pour éviter que l’on retombe dans un système qui n’a pas toujours favorisé la réconciliation nationale, la transparence, l’équité dans l’utilisation de la chose publique », a t-il indiqué.
Une partie du séminaire a aussi été consacré aux lois 026 portant code de conduite des agents de l’Etat et la loi 025 portant organisation générale de l’administration et la loi 027 portant statut général des agents de la fonction publique.
Dans son discours de clôture, le Premier ministre, Mohamed Béavogui a demandé aux membres du gouvernement de redoubler d’ardeur afin de pouvoir réussir les missions qui leur sont assignées.
« Le budget est un élément essentiel de ce que nous avons discuté aujourd’hui. Le ministre du budget, si vous voulez la paix, il faut encore repasser, former des petits groupes avec nos ministres pour expliquer très bien ce que A et B veulent dire parce que ce n’est pas la même chose mais il faut le traduire en français facile aussi pour qu’ils soient bien compris. Je voudrais profiter de cette occasion pour vous rassurer, vos budgets ne sont pas taillés dans la pierre, c’est écrit sur du papier blanc avec de l’ancre donc ça peut changer. La seule chose qu’on exige de vous c’est que ça soit cohérent avec la vision du CNRD et cohérent avec notre cadre logique, la feuille de route et les ressources à votre disposition. Réorganisez-vous, les règles existent. (…). Je suis sûr que vos budgets seront réajustés pour que vous vous délivrez parce qu’on ne peut pas dire dans un an, je n’ai pas pu faire parce que… je voudrais vous demander ici, solennellement, de faire disparaître le mot parce que dans votre langage …la seule issue c’est la réussite », a déclaré Mohamed Béavogui, premier ministre.
Diop Ramatoulaye
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