Le Premier ministre guinéen, Dr Bernard Goumou, a présidé ce mercredi 20 septembre 2023, la cérémonie d’ouverture de la Conférence nationale sur la problématique et les enjeux du financement de l’éducation. Organisée par l’Agence Nationale de Financement de l’Éducation (ANAFE), la rencontre mobilise plusieurs acteurs dont des experts du domaine dans un réceptif hôtelier de Conakry. Ils vont travailler pendant trois jours sur le thème central de cette conférence et proposer des recommandations au gouvernement.
Portée par les trois ministères du secteur éducatif, la Conférence nationale sur la problématique et les enjeux du financement de l’éducation vise à mobiliser des ressources indispensables pour la mise en œuvre des ODD et des politiques publiques dans le domaine de l’éducation, et explorer des sources de financement publiques et privées au niveau national et international. Dans son discours, le directeur général de l’Agence Nationale de Financement de l’Éducation (ANAFE), Aboubacar Cissé, est revenu sur le contexte actuel, marqué notamment par un déficit de financement pour atteindre tous les enfants du pays et la nécessité d’explorer de nouvelles sources de financement.
De son côté, le ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation a indiqué que la concrétisation de la volonté des autorités guinéennes d’offrir une éducation de qualité à tous les enfants du pays demande la mise en place des nouveaux mécanismes de financement innovants.
« C’est des instruments destinés à lever de fonds pour le développement de l’éducation. Ils sont caractérisés par leur complémentarité par rapport à l’aide publique au développement, par leur prévisibilité et leur stabilité. Ils impliquent des formes non traditionnelles de solidarité, des partenariats publics, privés et des mécanismes canalisateurs qui contribuent à générer de fonds additionnels avec l’exploitation de nouvelles ressources de financement au-delà du budget conventionnel ou avec le concours des nouveaux partenaires, des donateurs émergents et des secteurs privés. Ils améliorent l’efficacité des flux financiers en réduisant les délais et les coûts. C’est des flux financiers axés sur les résultats », a fait savoir Guillaume Hawing.
Pour sa part, le Premier ministre guinéen a indiqué que les conclusions de cette conférence vont guider les actions futures de son gouvernement dans la recherche de financements pour le secteur éducatif. Dr Bernard Goumou en a profité pour solliciter la coordination des actions des partenaires qui appuient la Guinée dans ce domaine pour avoir plus de résultats positifs.
« L’identification et la mobilisation des sources de financement de l’éducation au niveau de l’aide publique au développement, de l’investissement privé national et international et des transferts de la diaspora, constituent le cadre de cette conférence. Les débats fructueux et les recommandations pertinentes auxquelles vous aboutirez seront pour nous les leviers pour garantir l’accès de toute et de tous à une éducation de qualité. Le gouvernement a déjà alloué une place significative du budget national à l’éducation sur instruction du chef de l’État. Et cela va également se poursuivre en 2024, même si nous sommes conscients qu’il en faut davantage. Nous nous efforcerons à respecter nos engagements avec nos partenaires internationaux.
Je salue ici l’immense contribution de nos partenaires techniques et financiers dans la mobilisation des ressources supplémentaires en faveur de l’éducation en Guinée. Mais nous avons une forte recommandation. C’est de demander aux partenaires d’unifier leurs efforts et leurs programmes pour éviter la juxtaposition des projets. C’est un constat que nous avons fait. La plupart de nos partenaires financent dans la même localité les mêmes projets et il n’y a pas de consultation. Nous demandons à nos partenaires pour que nous soyons plus efficaces et efficients de se concerter et d’avoir un programme global pour la Guinée », a lancé le chef du gouvernement guinéen.
Présent à cette cérémonie, le représentant adjoint de l’UNICEF en Guinée réitéré l’engagement des partenaires techniques et financiers du secteur de l’éducation à accompagner le gouvernement guinéen dans la mise en œuvre de sa politique éducative. Tout en rappelant que Conakry s’est engagé à augmenter les ressources allouées au secteur de l’éducation, passant de 12% en 2022 à 16% en 2025 puis à 20% à l’horizon 2030, il a interpellé les autorités guinéennes sur un autre aspect important : la nécessité de faire en sorte qu’il y ait plus de transparence dans la gestion de ces fonds.
« Il est essentiel que le gouvernement guinéen établisse un mécanisme de suivi fiable pour les dépenses publiques allouées à l’éducation. Cette mesure vise à s’assurer que les ressources allouées par le gouvernement ainsi que celles apportées par les partenaires contribuent de manière efficace à l’amélioration de la qualité de l’éducation. Il est donc nécessaire d’accroître l’efficacité de l’utilisation des financements scolaires grâce à des méthodes de suivi, évaluation et de reddition de comptes. Plus précisément, cela implique que les décideurs puissent rendre compte de leurs actions, de garantir la transparence dans l’utilisation des ressources et de veiller à ce que celles-ci soient utilisées de manière efficace et équitable », a indiqué ce responsable onusien.
Mamadou Macka Diallo
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