Dans trois (3) jours les fidèles musulmans vont célébrer la fête de Tabaski appelée aussi l’Aïd el Kébir. Tout musulman qui en a les moyens et la possibilité doit immoler un bélier ou un bœuf, le jour de la fête et jusqu’à trois jours après, selon les spécialistes. A Conakry, à l’approche de cette fête, le prix du bétail connaît, malheureusement pour de nombreux musulmans, une forte augmentation.
Au marché de bétails de Yembeya dans la commune de Matoto où nous avons effectué un tour ce vendredi, vendeurs et acheteurs, chacun y va de son commentaire.
Le président de la filière viande de bétails dans la commune de Matoto, après avoir donné des détails sur les prix qui varient en fonction de la qualité du bétail, a expliqué pourquoi cette cherté, avant de lancer un appel aux autorités du pays.
« Les bétails viennent petit à petit. Mais nous les achetons cher. Le prix du mouton dans nos villages et préfectures varie entre 1 500 000 et 1 800 000 francs. On achète d’autres à 2 000 000 voire même 2 500 000 francs. Alors nous revendons ici un petit mouton à 1 300 000 ; 1 400 000 ; 1 500 000 francs jusqu’à 2 000 000. Les bétails en provenance du Mali (Bamako), notamment les moutons, il y en a aussi pour 2 000 000 ; 2 500 000 ; 3 000 000. Il y a même pour 4 500 000 francs.
Concernant les bœufs, on en a aussi pour 5 000 000 ; 6 000 000 ; 7 000 000 ; 8 000 000 jusqu’à 12 000 000 de francs.
Pour la cherté, mettez en tête que c’est comme dans les autres secteurs en ce moment. C’est la même chose. Les prix ont monté celui qui vous dit le contraire, il ne vous a pas dit la vérité. Ce qui est à la base de cette montée considérable des prix, tout le monde le sait. Même le Président de la République, Alpha Condé le connait. Parce que chacun là où il travaille dans tous les secteurs l’augmentation des prix est une réalité. Ça c’est clair.
L’état de nos routes aussi est très alarmant. Des travaux de construction sont entamés partout. Ce qui était mieux pour le respect des citoyens du pays, c’est de commencer les travaux étape par étape. Au moins on prend d’ici Kindia et Kindia-Mamou ainsi de suite. Mais comme les citoyens n’ont pas le choix, le gouvernement, franchement dans ce secteur-là, leur façon de faire n’est pas la bonne. Nous demandons aux autorités à faire du bon travail. Parce qu’aujourd’hui c’est leur tour. Hier c’était d’autres. Demain aussi ça sera une autre équipe qui viendra et l’histoire jugera.
Nous demandons surtout aux fidèles musulmans de venir acheter. Cette période ne se vit qu’une seule fois par an. Si Dieu vous a donné la vie et la santé pour assister à cette importante fête en tant que musulman, ne restez pas en marge. Venez acheter et acquittez-vous de votre devoir. Ce n’est pas pour le vendeur. C’est la parole de Dieu, le Tout puissant.
La clientèle, pour le moment, il y a une rareté parce que certains attendent à l’approche de la fête, pour faute de l’endroit où loger les bétails qu’ils vont acheter », a largement expliqué Thierno Mamadou Saliou Sow, président de la filière viande de bétails dans la commune de Matoto.
Rencontré sur place, Kerfala Camara venu acheter un mouton pour immoler le jour de la fête, se plaint de l’augmentation d’au moins 20 % comparativement à l’année précédente. Il invite l’Etat à la règlementation des prix des moutons, même s’il comprend le pourquoi de cette augmentation.
« J’ai acheté ce mouton à 1 250 000 francs. Actuellement les prix des moutons sont tellement chers. Il faudrait que l’Etat revoit la situation pour règlementer les prix des moutons sinon ça ne va pas du tout. L’augmentation du prix du mouton évolue d’un cran. Il y a une grande différence entre l’année dernière et cette année. Il y a eu au moins 20% d’augmentation sur les prix. Donc, c’est ce qui fait qu’on ne peut pas acheter les moutons de qualité. Nous sommes obligés d’acheter ces petits moutons-là », nous a confié ce fidèle musulman.
Mamadou Macka Diallo
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