En début de semaine, ces handicapés se sont regroupés au niveau de l’échangeur de Moussodougou mais ils ont rapidement été dispersés par les forces de l’ordre.
Pour en savoir, un groupe de journalistes dont un de Guinee114.com a donné la parole aux principaux concernés ce mercredi.
Ousmane Sylla est l’un des manifestants tabassés ce jour-là par les forces de l’ordre. Assis dans son tricycle, il se confie à nous. « Si on ne sortait pas pour manifester, les gens ne s’auraient pas de quoi nous souffrons. Il faut qu’on manifeste dans la rue pour que les gens se rendent compte que nous souffrons nous aussi. Ils sont venus détruire nos biens, frapper certains parmi nous et faire tout ce qu’ils veulent. Or nous, on n’a pas de force. Certains journalistes sont venus nous interroger. On leur a expliqué la situation. Nous voulons qu’ils nous rétablissent dans nos droits. Ils n’ont qu’à se battre pour nous trouver une cité », a-t-il sollicité.
Mamadou Cellou Tounkara n’a pas pris part à la manifestation mais il a eu son mot à dire.
« Avant hier des hommes en uniforme sont venus saccager nos biens, à notre surprise. Un seul coup, ils sont venus gâter là où on passe la nuit ici. J’ai pleuré ce jour là. On est là, il n’y a pas de possibilité. On ne connaît pas là où on va aller. Nous aussi, on n’aime pas passer la nuit ici mais c’est la volonté de Dieu. On n’a pas de soutien, c’est pourquoi on est là. Donc, j’appelle monsieur le président Alpha condé de nous aider à avoir une cité. Il faut que le gouvernement vienne au secours. On est là depuis sept ans. Il y a une cité pour nous, la cité de solidarité à Jean Paul 2. On était là-bas. Ils nous ont fait quitter qu’ils veulent renouveler là-bas. C’est pour cela qu’on est là (sous le pont 8 novembre, actuel échangeur Moussodougou ndlr). Après la rénovation de la cité de solidarité à Jean Paul 2, personne n’est venue vers nous pour nous dire allez-y là-bas maintenant », s’est lui aussi confié à notre équipe.
Mabinty Sylla fait partie des personnes qui ont été battues par les forces de l’ordre. Elle nous a également relaté les faits.
« Mes enfants étaient partis à l’école. J’étais assise. Ils sont venus nous surprendre pour dire de quitter ici, que nous sommes des pourritures. Ils ont brûlé là où je dors. Je leur ai dit de nous trouver une place. On était à la cité, on nous a fait quitter là-bas. C’est ici qu’on gagne de quoi se nourrir. On n’a pas où aller. Nous avons des enfants…Or nous sommes Guinéens, nous aussi », a fait savoir la vieille femme avant de demander de l’aide aux autorités de Conakry.
Mamadou KOUYATÉ