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Conakry ville centenaire : Faut-il délocaliser la capitale ? (Par Thierno Saïdou Diakité)

Le 1er janvier 2024, Conakry notre capitale a soufflé 134 bougies. Un anniversaire qui aurait pu être mis à profit pour maintenant réfléchir sur la situation de cette ville, qui se développe apparemment sans véritable schéma directeur. Une réflexion qui me conduit à débattre de l’opportunité ou non de délocaliser notre capitale. Au regard de l’urbanisation anarchique poussée de Conakry, cette problématique se pose maintenant avec acuité. Avec en toile de fond, les déguerpissements dans la zone de Koloma, et de bien de zones réservées mais encore occupées.

Depuis quelque temps, comme par enchantement, nos autorités ont enfin pris conscience de la problématique de la gestion urbaine de notre capitale. Au-delà des mesures de déguerpissement des emprises des voies publiques et des domaines publics, la situation est beaucoup plus complexe. Durant des années avec la complicité, le laxisme et voire même l’indifférence des responsables à tous les niveaux (quartiers, districts, préfectures, régions, ministères) les citoyens ont occupé des zones réservées et les emprises des voies publiques. Je suis parfaitement d’accord qu’il faut maintenant une remise en ordre. En même temps, que cet assainissement intervient, il serait judicieux pour nos décideurs d’envisager à moyen terme la délocalisation de la capitale. Cette option bien que très coûteuse et contraignante au plan financier nous permettra à long terme de régler bien des problèmes, qui se posent de nos jours avec acuité.

                                     Pourquoi délocaliser notre capitale ?

La réponse de cette question découle de la situation décrite plus haut, à savoir l’urbanisation anarchique poussée de Conakry. De ce point de vue, la délocalisation s’impose. Mais de quelle manière ? A l’instar des pays comme la Côte d’Ivoire (Abidjan et Yamoussoukro), le Nigeria (Lagos et Abuja) en Afrique, et le Brésil (Sao Paulo et Brasilia), Conakry deviendra la capitale économique, tandis que Dabola sera érigée en capitale administrative. Ce choix de Dabola est symbolique. Cette préfecture est située au centre du pays. Et si ce projet est matérialisé, il contribuera à créer des pôles d’activités à l’intérieur du pays. La nouvelle capitale qui sera projetée fera l’objet d’un concours à soumettre aux cabinets d’architectures étrangers et de la place. Cette démarche vise à doter notre pays d’une capitale digne de nom dans la perspective de l’essor du pays les années à venir.

Confrontée à une croissance démographique avec des problèmes liés à l’habitat, de gestion du foncier, et d’infrastructures diverses, Conakry n’est plus en mesuredejouer le rôle qui lui revient à savoir une capitale aménagée selon des standards et normes bien définis. Raison pour laquelle, cette délocalisation s’impose. Même si nos autorités envisagent de réaliser à l’horizon 2040 ‘’ le Grand Conakry’’, il leur sera très laborieux de régler les divers problèmes accumulés au fil du temps.

                                    Les avantages de la délocalisation

A mon avis cette délocalisation va entraîner un flux d’investissements importants vers l’intérieur du pays. Ce qui va contribuer à réduire davantage l’écart entre la capitale et les villes de l’intérieur. La délocalisation par les divers chantiers à ouvrir donnera un tout autre visage au pays tout entier. Le transfert d’une partie des activités de Conakry vers les régions apportera une plus-value certaine au développement général de la Guinée. Avec pour conséquence heureuse de juguler le phénomène d’exode rural.  Par ce biais, nous enregistrerons une remise en ordre dans l’urbain, en commençant par combler les déficits en logements, en services essentiels pour régler définitivement les problèmes d’insalubrité, d’insécurité et d’économie clandestine.

 Thierno Saïdou Diakité

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