Cela fait un bon bout de temps qu’il ne s’était pas exprimé publiquement, mais Sidya Touré a brisé le silence ce samedi, 16 décembre 2023. Depuis la Côte d’Ivoire où il vit depuis plus d’une année, le président de l’UFR a pris la parole pour s’exprimer par visioconférence à l’occasion de l’assemblée générale de sa formation politique.
Dans son message, l’ancien Premier ministre guinéen s’est accentué sur la nécessité d’organiser un dialogue inclusif, comme souhaité par les acteurs réunis au sein des Forces Vives de Guinée, pour parler de la conduite de la transition. Pour lui, c’est la seule voie qui permettra à la Guinée de retrouver la sérénité et de se tourner vers le développement.
« La discussion doit revenir, le dialogue c’est l’arme des forts. Tout le monde a un objectif pour la Guinée, si vous voulez arriver à des bons résultats, il faut confronter votre volonté de développement de notre pays avec la même volonté des autres, mais peut-être dans un cadre différent. Voilà pourquoi un dialogue doit pouvoir se tenir. Et je le dis, je le réaffirme, nous voulons tous le bonheur de la Guinée, il n’y a pas quelqu’un en Guinée qui veut le bonheur pour la Guinée plus que nous autres, ça n’existe pas, nous voulons tous notre bonheur. Et la seule solution, c’est de sortir de la méfiance et s’installer dans une discussion.
Nous continuons à souhaiter ce dialogue inclusif, où les principaux partis d’opposition ne sont pas exclus de la discussion. Il ne faut pas se taper la poitrine pour ça, nous sommes tous en train de parler de la Guinée. Tout le monde a des raisons de vouloir le développer d’une manière ou d’une autre. Mais si nous mettons nos efforts en commun, partout où il y a la paix, où il y a l’entente des leaders, des politiques, où il y a l’entente avec le gouvernement, les pays se développent. Nous sommes dans un cas bien connu aujourd’hui, je dis que c’est un moment malheureux.
Après que le président Conté ait autorisé la liberté de la presse orale, qu’on vienne me dire qu’on fait tout aujourd’hui pour qu’il n’y ait plus de presse, je crois qu’il faut abandonner ce genre d’idées. Je dis simplement, nous souhaitons un dialogue inclusif, nous le réclamons parce que c’est par cela que nous pouvons aller de l’avant. Notre pays est notre pays, nous avons les mêmes ambitions pour que la Guinée change en bien, pour que les Guinéens améliorent leurs conditions de vie. Ceux qui sont en train de dire le contraire ne sont pas dans la vérité.
Nous tenons à ce que cela soit affirmé et clair, ça se fera à condition que tous les Guinéens soient autour de la table, mais pas dans les conditions de dire que la CEDEAO a posé des conditions. La CEDEAO n’est pas notre ennemie, c’est une association d’États. Cela s’est fait pendant la révolution en Guinée et ils l’ont accepté. Aujourd’hui, si vous pouvez vous lever le matin en disant je m’en vais à Dakar, vous prenez l’avion et vous allez à Dakar, vous prenez l’avion, vous allez à Abidjan, c’est à cause de la CEDEAO. Sinon avant, il fallait avoir un visa. Si on a de l’électricité dans un endroit comme N’Zérékoré, c’est la CEDEAO.
Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, la Guinée ne se fera pas fermer. Nous avons essayé cela de 1958 jusqu’en 1984, on a fermé le pays, le résultat, on l’a vu. Il faut nous ouvrir vis-à-vis des autres. Je souhaite vraiment que les bons conseils portent, je souhaite vraiment que les esprits soient plus ouverts, je souhaite vraiment que pour cette nouvelle année qui va arriver, on pense au développement au lieu des défis, des provocations, des menaces, cela ne sert pas notre intérêt. Nous restons ouverts à toutes les discussions », a déclaré Sidya Touré.
Mamadou Macka Diallo
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