Conséquences de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire: voici les mesures prises en Guinée

Depuis plus d’un mois, une crise a éclaté en Europe suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, notamment dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage. Pour atténuer les conséquences de cette crise sur la population guinéenne, le gouvernement a travers le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage a pris des dispositions. Nagnalèn Barry, ministre de l’Agriculture et de l’élevage a conféré ce vendredi avec la presse pour donner d’amples explications sur ces mesures. 

 
“A cause des risques liés à cette guerre en Ukraine sur la stabilité du monde, sur la sécurité alimentaire de notre pays, l’État est en train de faire ce qu’il peut pour réduire, atténuer ces risques dans notre pays. C’est pour cela le président de la transition a instruit au premier ministre de faire tout ce qui est possible pour améliorer la production en Guinée afin de réduire de façon considérable notre dépendance vis-à-vis des importations des produits alimentaires. Et c’est dans ce cadre là le président de la transition a exigé que chaque ministre s’implique dans la production agricole, que chaque ministre fasse au moins 50 hectares afin de contribuer de leur manière à la production agricole. Après, nous avons invité les grands opérateurs économiques du pays pour leur dire de faire un sursaut patriotique de contribuer aussi de leur manière à la production agricole cette année. Déjà, nous avons quatre grands opérateurs économiques qui ont décidé de produire de façon considérable pendant cette campagne-là afin de réduire notre déficit alimentaire l’année prochaine. (…..). Environ mille (1000) hectares sont visés pour tout le gouvernement. Il y a beaucoup d’autres groupes qui nous ont contactés et qui veulent contribuer à la production à partir de cette année. Nous sommes très heureux de voir qu’un engouement est en train de naître autour du secteur agricole. L’engouement peut se justifier par le fait qu’en tant que patriote, il est important de contribuer à cette guerre mondiale alimentaire dans laquelle les pays sont en train de fermer leurs frontières à l’exportation aux autres pays, a t-il expliqué tout en s’inquiétant du futur 
 
“On a déjà remarqué non seulement en Afrique de l’ouest et partout dans le monde, le maïs, le riz ne sortent pas. Si nous ne produisons pas localement, il y a un risque très important. Sincèrement je suis très inquiet. Puisqu’en 2023 on aura pas d’excuse quand les autres fermeront peut-être leurs frontières, on ne pourra s’en prendre qu’à nous mêmes. C’est pour cela il faut qu’on se mette à la tâche”, a dit Nagnalèn Barry. 
 
Au dire du ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, les nouvelles études ont révélées que la Guinée a 13,7 millions d’hectares de terre arable. Plus de deux fois ce à quoi on pensait. Plus de 56% du territoire guinéen peut être utilisé pour faire l’agriculture et pour le moment il n’y a pas de pression sur la terre.
 
L’autre problème qu’on a dans le monde à cause de la guerre en Ukraine, c’est le coût des intrants notamment l’engrais qui est produit à partir des matières qui proviennent essentiellement de la Russie. Avec ce qui se passe, les prix ont doublé voir triplé et c’est devenu un problème mondiale jusqu’à ce que même si vous avez l’argent, vous ne trouverez même pas l’engrais sur le marché mondial. On a déjà un stock important, dix milles tonnes dont la distribution a commencé partout dans le pays”a t-il souligné. 
 
Le ministère de l’Agriculture et de l’élevage se dit prêt à accompagner tous ceux qui ont des projets agricoles afin qu’ils contribuent à la production. 
 
 
Diop Ramatoulaye 
666751610

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