Les coordinations régionales qui devraient avoir pour seul objectif la promotion de la paix et de l’unité nationale sont devenues un problème préoccupant dans la société guinéenne. Depuis un bon moment, ces autorités morales connaissent des déchirures en leur sein. Contacté par notre rédaction, un professionnel des droits humains invite les chefs traditionnels à ne pas « abandonner leur mission régalienne au profit de la politique politicienne ».
« Mon appel va non seulement à l’endroit des coordinations régionales mais aussi des autorités religieuses, en somme l’ensemble des autorités morales et religieuses de notre pays. Il faut qu’elles comprennent que leur rôle essentiel est d’encourager le vivre ensemble, de permettre aux populations de vivre ensemble dans la tolérance, dans l’acceptation mutuelle, dans la paix, dans la solidarité c’est ça leur rôle. Il faut qu’elles cessent de gaspiller leur énergie là où il n’en faut pas. Il faut concentrer les efforts et les énergies à la consolidation de l’unité nationale. C’est pourquoi je pense qu’il est important que des rappels soient adressés aux sages pour leur dire que la politique n’est pas du tout leur domaine. Il faut laisser la politique à ce qui s’en charge notamment les partis politiques… Il faut éviter d’abandonner leur mission régalienne au profit de la politique politicienne parce que quand la politique entre par la porte, la morale sort par la fenêtre. On ne peut pas servir la cause de l’unité du pays et servir en même temps la cause d’un groupe politique. Il faut éviter de s’engouffrer dans les phases de la vie politique et politicienne. Il faut rester dans le cadre purement social et moral. Ce qui va leur donner plus de légitimité, plus d’autorité pour influencer les communautés régionales, les communautés ethniques afin que toutes les communautés se mettent ensemble pour consolider la nation, pour consolider l’unité nationale, pour consolider le vivre ensemble. Donc il faut que les chefferies traditionnelles s’éloignent de la politique et se mettent au service exclusif de l’unité nationale. Je pense que c’est cela qui est attendu d’eux. Puisque quand vous entrez dans la politique vous perdez une bonne partie de votre autorité », a lancé Mamady Kaba, président de la LIDA.
Mamadou Macka Diallo
666 660 366