, ,

Coup d’État au Gabon : « L’armée a évité au pays de plonger dans une impasse totale » (Idriss Chérif)

Même si par principe il condamne le coup d’État militaire survenu mardi dernier au Gabon, Idriss Chérif n’y est pas totalement opposé. Le président de l’Union pour le Changement de la Guinée (UCG) estime que l’intervention de l’armée était nécessaire au vu de la situation que vivait le pays.

« Je condamne le coup d’État mais je pense qu’il a des valeurs. Il peut être apprécié parce que la démocratie était en danger », a déclaré ce leader politique guinéen dans un entretien ce jeudi, 31 août 2023, à notre rédaction. Pour lui, tout était réuni pour que le Gabon sombre dans une instabilité totale.

 « Un État doit se gouverner avec les règles démocratiques. Nous savons dans quelle situation le président Ali Bongo était. Son état de santé s’est détérioré depuis plus de trois ans, avec un déséquilibre de son corps qui a fait que véritablement, il y a eu un vide au sommet de l’État. Mais il faut reconnaître aussi la patience que les forces de défense et de sécurité ont eue.

Les institutions de la République n’ont pas appliqué un article de la constitution qui dit qu’en cas de vacance du pouvoir ou d’incapacité jugée par la Cour constitutionnelle, le président de la République est mis au repos et l’intérim est assuré par le président du Sénat. Cela n’a pas été fait. Nous avons vu que Ali Bongo, malgré sa maladie, s’est présenté pour un troisième mandat. Et après les élections, il a mis le pays sous couvre-feu, internet a été coupé, on annonce les résultats de l’élection à 3 heures du matin…

Ce qui veut dire qu’il y a eu vice de procédure. Rien n’empêchait la commission électorale de donner les résultats définitifs en journée ou bien avant ce moment très tardif. C’était vraiment un désordre total. Et quand il y a un désordre, l’armée met fin au désordre parce que c’est leur rôle. Ils ont évité au pays de plonger dans une impasse totale, dans une instabilité totale, parce que déjà la crise postélectorale avait commencé ».

Maintenant, la junte militaire doit éviter de confisquer le pouvoir et faire en sorte que l’ordre constitutionnel soit rétabli le plus rapidement possible, conseille l’ancien ministre de la Communication. « Je demande aux militaires de faire tout pour que l’ordre constitutionnel soit rétabli rapidement afin qu’un civil arrive au pouvoir pour que le Gabon rentre dans un cadre constitutionnel normal », a lancé Idriss Chérif.

Diop Ramatoulaye 

666-75-16-10 

Articles similaires