Pour avoir accès à certaines administrations, il est désormais obligatoire pour les fonctionnaires et visiteurs d’être muni d’un pass sanitaire (carnet de vaccination ou certificat de négativité à la Covid-19). C’est une décision du gouvernement rendue publique en début de semaine. Le président de la ligue pour les droits et la démocratie en Afrique (LIDA), Mamady Kaba joint au téléphone par notre Rédaction ce samedi 14 août, estime que « l’imposition de la vaccination est une violation des libertés individuelles ».
Tout en rappelant la responsabilité de chaque citoyen de se protéger, protéger ses proches et ses contacts, l’activiste des droits de l’homme soutient que l’Etat n’a pas « à imposer aux citoyens la vaccination » pour accéder à un avantage ou un droit. Pour lui, ce qu’il faut faire, c’est de les sensibiliser, les inciter à se faire vacciner.
« Nous faisons face à une pandémie très grave et donc chaque citoyen à l’obligation de se protéger contre cette maladie et de protéger aussi ses proches et ses contacts. Donc, à partir de ce moment-là, il est obligatoire pour tout le monde de prendre les mesures qui favorisent ces protections-là. Parce que quand je parle de protection, je parle du respect des gestes barrières, du port de masques etc… Ces comportements qui permettent d’éviter la propagation de la maladie. Ça c’est une chose.
Maintenant pour ce qui est de la vaccination, le vaccin ne doit pas être imposé, ne doit pas être une condition d’accès aux lieux publics. Le vaccin doit être laissé au libre arbitre de chacun. Chaque citoyen doit juger de l’opportunité de se faire vacciner ou non. L’Etat doit encourager, sensibiliser, inciter les populations à prendre le vaccin mais pas rendre le vaccin obligatoire. Parce que si l’Etat oblige les populations à prendre le vaccin, tout citoyen qui prendra le vaccin sous la contrainte de l’Etat et qui par exemple meurt des suites des effets secondaires du vaccin, l’Etat est responsable de la mort de ce dernier. Donc ce dernier est victime d’une mort dont l’Etat est responsable. C’est pourquoi l’Etat ne doit obliger personne à se faire vacciner. Il doit encourager les citoyens à se faire vacciner mais pas les obliger. Pour la raison très simple que le vaccin lui-même, les personnes vaccinées ne sont pas protégées contre tous les variants de la maladie. Ça veut dire que la personne est vaccinée mais pas à l’abris de la maladie et peut aussi contaminer d’autres personnes n’est-ce pas. Donc ça veut dire que le vaccin ne protège pas en fait totalement de la maladie. Ce qui protège plus de la maladie, ce sont les gestes barrières, le port de masques, la distanciation sociale etc… Il y a eu des mesures déjà qui sont prises : le couvre-feu à partir de 22 heures voilà des mesures qui sont vraiment productives qui permettent de réduire la propagation de la maladie. Mais l’imposition de la vaccination est une violation des libertés individuelles. Parce que chaque individu est doté de conscience. L’Etat doit montrer aux populations l’intérêt de se faire vacciner et laisser les populations décider elles-mêmes de l’opportunité de se faire vacciner ou non. Mais l’Etat n’a pas à imposer aux citoyens la vaccination, dire par exemple vous êtes privé de tel avantage ou de tel droit pour la simple raison que vous n’êtes pas vacciné c’est vraiment une violation des libertés individuelles. Je pense que ce n’est pas nécessaire », a longuement expliqué Mamady Kaba, président de la LIDA.
Toutefois, l’ancien président de l’institution nationale indépendante des droits humains (INIDH) salue l’imposition des mesures barrières. « L’imposition des mesures barrières est vraiment une mesure salutaire. Ce n’est pas une violation des droits de l’homme. C’est une protection n’est-ce pas des populations. Mais la vaccination n’entre pas dans le même cadre à l’état actuel des choses. Peut-être que demain, il y aura des vaccins qui protègent totalement les individus contre la maladie et les personnes vaccinées ne pourront plus transmettre la maladie. Quand on arrivera à ce stade, le temps pour imposer les vaccins. Mais dans cette situation d’incertitude ce n’est pas une bonne chose de l’imposer », a-t-il affirmé, en revanche.
Mamadou Macka Diallo
666 660 366