Un procès contre Ousmane Lansary Sylla, Adama Kaba, Aziz Diop et Abou Soumah respectivement directeur préfectoral par intérim de l’habitat de Coyah, secrétaire général chargé des collectivités décentralisées, ex-préfet de Coyah, maire de Coyah et deux autres personnes, s’est ouvert ce mercredi devant le tribunal de première instance de Coyah, a constaté sur place un reporter de Guinee114.Com.
Toutes ces personnes sont poursuivies pour « destruction d’édifices privés, violences et menaces au préjudice de Mohamed Yansané et 46 autres victimes; faits prévus et punis par les articles 523, 240 et 282 du code pénal. Cette première audience a été consacrée à la fixation de la caution.
Au sortir de la salle d’audience, les avocats se sont confiés aux journalistes.
« Vous avez entendu le procureur parler de trente (30) millions de francs guinéens comme caution. Je l’ai rétorqué en disant que mes clients n’ont même pas quoi manger. Très malheureusement le juge a fixé la caution à cinq millions de francs guinéens. Nous allons nous donner les mains, on va faire la quête et on payera ce montant pour que justice soit rendue. S’il plaît à Dieu, la loi va s’appliquer dans toute sa rigueur et mes clients seront rétablis dans leurs droits. Vous savez, pour atteindre très rapidement certains sujets de droit, pour aller très vite dans certaines procédures, pour permettre à la justice de se prononcer rapidement sur un dossier, il y a une possibilité qu’on appelle citation directe. C’est ce que nous avons emprunté et vous avez vu les prévenus au grand complet à la barre », a expliqué Me Salif Béavogui, avocat de la partie civile.
Quant à la défense qui réclamait cinq cent millions de francs guinéens comme caution, le montant fixé par le juge est petit. «Par rapport à ce qui s’est passé ce matin, nous estimons que c’est la procédure mais à notre qualité de défense, nous pensons que le montant fixé est petit. On aurait souhaité que le tribunal fixe le montant à cinq cents millions de francs guinéens pour la bonne et simple raison qu’il ne s’agit pas d’une seule personne.
Il s’agit de plusieurs personnes qui se sont plaints, qui se déclarent prétendument être victimes de destructions d’édifices privés. Donc, nous pensons que le tribunal aura suffisamment le temps pour examiner au cas par cas leur situation. Si tel est le cas, nous estimons que les cinq millions de francs guinéens sont petits», a déclaré Me Mohamed Sylla, un des avocats de la défense.
L’affaire a finalement été renvoyée au 7 mars 2022 pour les débats de fond. Mais avant, les plaignants devront mettre la main à la poche et payer la caution fixée à cinq millions de francs guinéens.