Conakry-A la suite de l’ordonnance de création de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), prise jeudi par le président de la transition, la ministre de la Justice est intervenue à la télévision nationale le lendemain pour parler de cette nouvelle juridiction. Répondant à une question de la présentatrice du journal télévisé à propos du respect des droits des personnes jugées par cette cour, la ministre assure que « les droits seront garantis parce que nous allons faire application du code de procédure pénale et de toutes les lois spéciales qui ont été votées par la Guinée, le code de procédure pénale prévoit des mécanismes qui garantissent la tenue d’un procès équitable. Par exemple, dans l’ordonnance, il est prévu la garantie fondamentale de la mise à disposition d’un avocat commis d’office si les parties n’en ont pas ».
Dans ses propos, la ministre Yarie déclare que la CRIEF n’a « absolument rien de politique. Le président de la transition et ses collaborateurs que nous sommes, cherchons juste à normaliser la Guinée. La création de cette Crief est un signal fort à l’endroit de tout le peuple de Guinée pour leur dire qu’il n’y aura plus d’impunité dans la gestion de la chose publique, que quelques personnes ne peuvent pas accaparer la chose publique et penser pouvoir ne pas être jugées et punis s’ils sont reconnus coupables. Ensuite, c’est un message de bonne foi envers nos partenaires pour leur signifier que la Guinée est en pleine mutation, que nous prenons l’engagement de sévir contre les malversations qui auront lieu dans notre administration. La CRIEF n’est pas un instrument de règlement de comptes encore moins de chasse aux sorcières, c’est un instrument de normalisation ».
« Avant la création de cette juridiction, ces infractions économiques et financières étaient traitées par les tribunaux de première instance et les cours d’appel ordinaires. Mais nous sommes partis du constat que ces juridictions avaient de la peine à se prononcer sur des questions sensibles de corruption, de détournement de deniers publics. A date, il y a 40 dossiers qui sont classés dans les tiroirs et qui n’ont pas connu de traitement. Donc c’est pour remédier cela parce que nous, nous nous sommes engagés à traiter ces dossiers jusqu’à l’aboutissement de décisions de justice. C’est un des motifs qui nous a poussés à créer la Crief », explique-t-elle.
Dans ses propos, dame Yarie Soumah mentionne aussi que la CRIEF est une juridiction pénale au premier et au second degré, exclusivement et spécialement réservée aux questions économiques et financières égales ou supérieures à un (1) milliard de francs guinéens. Elle sera composée de « magistrats spécialistes, des professionnels de la question » et connaitra également des questions sur la corruption, le blanchiment de capitaux et d’autres infractions relevant du droit des affaires. Selon la ministre, cette cour est « la résultante de l’engagement que le président a pris de faire de la justice la boussole ».
Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)
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