Au regard de la recrudescence des coups d’Etat militaire en Afrique, particulièrement en Afrique de l’Ouest, les chefs d’État de la CEDEAO envisagent la mise en place d’une force anti coup d’État dans la zone ouest africaine.
Ces dernières années des coups d’État ont été perpétrés en Afrique occidentale notamment au Mali, en Guinée et deux fois au Burkina Faso. Lors du dernier sommet de la CEDEAO, la question est revenue sur la table. L’ancien député de l’UFDG, Ben Youssouf Keïta par ailleurs président de l’ACP s’oppose à la mise en place de cette force.
«Le coup d’État est l’effet d’une cause. Il n’y a jamais de coup d’État dans des pays où les institutions sont fortes, où les lois sont respectées, où la constitution est respectée. Les coups d’État font suite à des manquements soit de la part des institutions qui ne prennent pas leur responsabilité en main ou à des dirigeants qui oublient qu’ils sont temporaires, il n’y a que le pouvoir de Dieu qui est éternel. Barack Obama (ancien président des USA: ndlr) l’a dit: «il faut des institutions fortes pas des hommes forts». Donc, si en amont vous évitez qu’il y ait les ingrédients d’un coup d’État, vous n’avez pas besoin d’avoir une force anti coup d’État. Nous à l’ACP, nous sommes contre cette force. Pourquoi? Parce que purement et simplement les effets collatéraux seront plus néfastes que le bénéfice. Un coup d’État fait par des militaires, croyez-vous que s’il y a d’autres militaires qui viennent pour les déloger, ils ne vont pas se fondre dans la population? Et ceux qui viendront sauront ils faire la différence entre les civils et les militaires? Ceux qui viennent, ne viendront-ils pas avec une ambition déjà d’être dans un terrain qu’ils considèreront étranger où il n’y a aucun sentiment, il n’y a aucun lien? Ils vont piller comme ils voudront et c’est la Guinée qui perdra. Donc nous sommes contre l’idée d’une force anti coup d’État. Évitons qu’il y ait des coups d’État», a déclaré Ben Youssouf Keïta, président de l’ACP chez nos confrères de Fim FM ce vendredi.
En lieu et place de la force anti coup d’Etat, le leader politique suggère le renforcement des principes de la CEDEAO et qu’il y ait des institutions fortes au lieu des hommes forts.
«Il n’y a aucune force militaire ou armée à mettre en place. Il faut purement et simplement renforcer les principes de la CEDEAO. Si vous avez souscrit librement à une institution, il faut respecter les règles de cette institution pourvu que cette institution ne fasse pas deux poids deux mesures et qu’elle voit vraiment l’intérêt des peuples au lieu de l’intérêt des dirigeants.
Revenons à notre cas, si la CEDEAO avait pris toutes ses responsabilités pour éviter le coup d’État constitutionnel qui est arrivé chez nous, il n’y aurait pas de coup d’État militaire. Donc, la CEDEAO doit faire en sorte que tous les pays signataires respectent les principes de la CEDEAO », a-t-il expliqué.
A noter que l’actuel président de la conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO et Président de la République de Guinée-Bissau, Umaru Sissoko Embàlo est l’un des dirigeants favorables à cette idée de force anti coup d’état.
Mamadou Macka Diallo
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