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CRIEF: “La chambre de contrôle est le bras droit du procureur spécial” (Maître Ousmane Seye)

C’est un dossier judiciaire qui fait couler assez d’encres et de salives en Guinée ces six derniers mois de l’an 2022. Depuis l’opérationnalisation de la CRIEF, plusieurs dignitaires du régime déchu d’Alpha Condé croupissent en prison. C’est le cas de l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana. 

 
Au delà de ses conditions de détention, son état de santé dégradants, ses conseils soupçonne une complicité manifeste entre la chambre de contrôle de l’instruction et le procureur spécial près de cette cour également spéciale. 
 
En conférence de presse cette semaine à Conakry, ils ont affirmé que cette chambre de contrôle dans sa décision de rejet d’une de leur demande a repris expressément les mêmes arguments que le procureur spécial “en violation des textes…” 
 
“C’est la troisième fois que le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana a été libéré provisoirement  par le juge en charge du dossier et c’est la troisième fois que monsieur le procureur spécial de la CRIEF fasse appel de ces décisions de libération provisoire. Il faut dire que c’est la troisième fois que la chambre de contrôle de cette même cour infirme ces différentes ordonnances pour refuser d’ordonner la libération d’Ibrahima Kassory Fofana et le maintenir en prison. Mais cette fois-ci je crois que c’est de trop. Si nous considérons les arguments qui nous ont été présentés par la chambre de contrôle ce sont des arguments pas conforme à la loi. C’est pourquoi nous sommes inquiets sur la détention de Kassory, mais aussi de l’attitude de Monsieur le procureur de la CRIEF. Nous pensons que la  chambre de contrôle semble être le bras de monsieur le procureur spécial”, a soutenu maître Ousmane Seye. 
 
Dans son exposé, l’avocat sénégalais est revenu sur le contenu de la décision de la chambre de contrôle de l’instruction de la CRIEF. A encore maître Seye la décision de cette chambre se résume comme suit: “En gros, la dernière décision rendue par la chambre de contrôle refusant la libération à monsieur Ibrahim Kassory est quoi. D’abord, elle reprend exactement les mêmes arguments que le procureur spécial. Et d’une manière générale qu’est ce que dit le procureur spécial ? Monsieur Kassory on l’a mis en prison. Nous sommes en train de chercher des charges” . 
“Je dois préciser qu’à l’enquête préliminaire les enquêteurs ont dit formellement qu’il n’y avait pas d’indices contre notre client et malgré cela, le procureur lui a déféré et décerné un mandat de dépôt sans indices. Ils sont en train maintenant de chercher des charges c’est cela notre difficulté. Le procureur spécial dit à la chambre de contrôle tant que nous n’avons pas de charge contre lui, il faut le maintenir à la prison. J’ai demandé au juge d’instruction d’inculpé la fille, le gendre et la femme de monsieur Kassory Fofana. Donc tant qu’il n’a pas fait je lui demande de maintenir monsieur Kassory Fofana en prison. Et c’est exactement ce que la chambre de contrôle a repris. Cela est purement de la violation de l’indisponibilité de l’action publique”, a poursuivi l’avocat.
 
Bref, pour les avocats de Kassory, la chambre de contrôle d’instruction est aux ordres du procureur spécial qui est pourtant une partie au procès.
 
 
MLamine

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