C’est une procédure qui évolue en dents de scie. Depuis plusieurs mois, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Mamadi Camara, est sous contrôle judiciaire. Il n’effectue aucun déplacement, ni à l’extérieur ni à l’intérieur du pays.
Ce lundi 15 juillet, son dossier était inscrit au rôle de la chambre correctionnelle de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Malheureusement, comme la semaine dernière, l’État guinéen, qui le poursuit à travers l’agent judiciaire de l’État, était de nouveau absent à l’audience.
Mamadi Camara est jugé à la CRIEF pour des faits présumés de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment d’argent et corruption.
Le juge Yagouba Conté a ultérieurement renvoyé l’affaire au 7 octobre, soit après les vacances judiciaires, pour la suite des débats.Les avocats de la défense ont considéré cette absence répétée de l’avocat de l’État comme un désistement. Me Lanciné Sylla, l’un des avocats de la défense, a fait savoir à l’auditoire les dispositions de l’article 494 du code de procédure pénale. « Cet article dispose que la partie civile régulièrement citée, qui ne comparaît pas ou qui n’est pas représentée à l’audience, est considérée comme celle désistante de sa fonction de partie civile. Monsieur le président, nous voudrions que vous preniez acte que le ministère public a fait régulièrement citer l’État qui est partie civile dans cette affaire, à travers son conseil et que l’État n’est pas présent dans la salle et ne s’est pas fait représenter. Et par conséquent, vous en tirerez toutes les conséquences du droit et vous nous permettrez de poursuivre les lois dans cette affaire. En le faisant, vous ne faites qu’appliquer la loi, la loi qui gouverne ce que vous faites et ce que nous faisons en tant qu’acteurs », a-t-il interpellé.
Le ministère public n’a pas tardé de répliquer face à ce sujet. Il a estimé qu’il est trop tôt pour invoquer les dispositions de l’article 494 du code de procédure pénale.
L’affaire Mamadi Camara, marquée par des renvois successifs, met en lumière les défis du système judiciaire guinéen. La défense invoque le droit pour accélérer le processus, tandis que l’absence répétée de la partie civile soulève des questions sur l’engagement de l’État dans cette affaire. Le prochain rendez-vous judiciaire est fixé pour le 7 octobre, après les vacances judiciaires, où l’on espère que les débats pourront enfin commencer.
Aboubacar Gomba Camara