CRIEF: l’affaire Ministre public contre Amadou Damaro et autres renvoyée au 27 avril pour la suite des débats

Les débats dans l’affaire de détournement présumé de 15 milliards de francs guinéens destinés à la construction du siège l’Assemblée nationale à Koloma, se sont poursuivis le jeudi 06 avril 2023 devant la chambre de jugement de la CRIEF avec la comparution de Michel Kamano, ancien premier questeur de l’Assemblée nationale. 

 
Michel Kamano a rejeté en bloc les charges articulées contre lui. Il reconnait tout de même que la fille de Amadou Damaro Camara alors président de l’Assemblée nationale, a eu le contrat de rénovation de l’actuel siège de l’institution parlementaire.
 
«Nous avons été entendus et les preuves ont été données sur l’utilisation de ces 15 milliards. Pour la petite histoire, nous avons déjà été accusés, le président de l’assemblée et moi d’avoir détourné ces 15 milliards alors que l’autorisation de paiement de ces 15 milliards n’avait même pas encore été donnée. Une plainte a été portée contre nous chez le Président de la République comme quoi nous avons reparti cet argent entre nous et nos amis. De l’argent qu’on avait pas encore. Et la plainte a été portée à celui qui devait nous attribué ce fonds. C’est pour vous dire qu’ayant déjà été accusé d’avoir détourné un fond qu’on avait pas, lorsque que nous l’avions obtenu, il était tout à fait clair que nous venions rendre compte au Président de la République avant de rendre compte à la Cour des comptes comme la loi l’exige. 
 
…nous avons été entendus au niveau de la gendarmerie, des documents comptables ont été envoyés et à notre grande surprise, on a été appelé parce que dans les grandes lignes pour ces 15 milliards, 3 milliards ont été payés aux entreprises qui ont fait des travaux de déguerpissement, de démolition et tout, de préparation du terrain où va être construit le siège, 7 milliards ont été dépensés, payés aux députés pour la rentrée de la session, preuves à l’appui avec des signatures des bénéficiaires. Et au moment où le pouvoir à changé de main, il y avait les reliquats des 5 milliards restants sur les comptes. Ceci a été justifié à la gendarmerie », a expliqué Michel Kamano à la barre.
 
Michel Kamano a confirmé au procureur que la clôture du site en tôle a coûté un milliard de francs guinéens (1 000 000 000 gnf).
 
À l’assemblée nationale, il a déclaré qu’il percevait 15 000 000 gnf.
 
Il a reconnu avoir deux comptes bancaires à la BCIGUI actuelle Vista Gui et à Ecobank.
 
Selon ses explications, il a commencé à intervenir dans cette affaire au niveau du paiement des reliquats des entreprises qui n’avaient pas été payés. Au total, c’est trois milliards (3 000 000 000 gnf) qu’il a eu à payer. 
 
Après les questions des avocats de la partie civile, le président de la cour a donné acte à Michel Kamano d’envoyer les titres fonciers de ses biens (domaines, maisons et autres) avant de renvoyer l’affaire au 27 avril 2023 à 9 heures 00 pour la suite des débats.
 
Mamadou Macka Diallo depuis la CRIEF
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