Le dossier de l’ancien ministre de l’environnement du régime Alpha Condé, Oyé Guilavogui, était sur la table ce mercredi, 3 avril 2024 de la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF).
Dès l’ouverture de l’audience, la défense du prévenu et le parquet spécial ont sollicité le renvoi de cette affaire.
Cette sollicitation n’a pas été bien perçue par les conseils de l’État Guinéen, qui se sont farouchement opposés à la demande de renvoi.
Pour rappel, depuis maintenant plusieurs mois, le prévenu a bénéficié d’une largesse du tribunal pour aller suivre des soins médicaux en Tunisie.
Le président de la cour Yakhouba Conté a décidé de renvoyer l’affaire au 10 juillet 2024 pour citation.
Au sortir de l’audience, le conseil du prévenu Maître Salifou Béavogui a déploré du fait que le dossier concernant son client soit toujours enrôlé alors que ce dernier a bénéficié d’une décision de justice pour aller se soigner en Tunisie.
« Après tous les diagnostics, le collège médical a fait un rapport à mi-parcours pour dire que le mal qu’il a doit le maintenir encore sur les lieux jusqu’à 12 mois. Parce qu’il aura 24 séances à passer et deux fois dans le mois. Ce rapport est venu officiellement signé du collège médical. Nous avons produit ce rapport, entre temps le décret est intervenu il y a eu changement de composition. Mais c’est par la voix de la presse qu’on apprend toujours que le dossier Oyé est programmé, le dossier passe, que d’ailleurs il n’est même pas en Tunisie il serait en Turquie. Tout ça c’était surprenant. Or, l’article 658 est clair quand il y a un changement de composition, les débats devont reprendre, on n’improvise pas l’enrôlement. Ce n’est pas comme ça qu’on mette le dossier au rôle et qu’on tente de le juger. Quand les débats doivent reprendre naturellement il y a un acte de procédure qui doit être servi à toutes les parties qu’on appelle la cellule de citation et qui est signifié par voix d’huissier.
Mais pendant que Monsieur Oyé suit son traitement, son avocat que je suis, je n’ai rien reçu, on apprend que le dossier passe. Donc, il y a eu deux ou trois audiences sans que je ne puisse venir, on apprend les échos. Après par la suite, on a appris que le dossier est enrôlé encore pour aujourd’hui. Mais il fallait venir, pourquoi cet acharnement? Donc Dieu merci aujourd’hui je remercie la cour qui a accepté que je prenne la parole pour véhiculer le message selon lequel Monsieur Oyé ne refuse pas comparaître mais il est sous traitement et son état de santé sauf si on veut le conduire vers la mort. Son état de santé ne lui permet pas de revenir. Donc, il n’y a pas lieu de se précipiter, de juger une affaire à l’insu du principal concerné.
Finalement, en dépit de l’opposition des confrères de l’agent judiciaire de l’État, le président, vue cette disposition que nous avons invoqué, en tant que légaliste nous a suivi et a renvoyé le dossier au 10 juillet 2024 pour citation de Monsieur Oyé Guilavogui », a expliqué maître Salifou Béavogui.
Oyé Guilavogui est poursuivi par l’agent judiciaire de l’État pour des faits présumés de détournement des deniers publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment des capitaux, faits prévus et punis par les articles 499, 764 et suivants du code pénal, 7, 112 et 113 de la loi n°024 du 17 août 2021 portant lutte contre BT/ FT (financement du terrorisme).
Mamadou Macka Diallo
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