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CRIEF: l’Agent judiciaire de l’Etat satisfait de la tenue de la toute première audience

La cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a débuté ce lundi 13 avril 2022, le jugement des dossiers des présumés détournements de fonds publics prêts sur sa table.

 
Pour cette première audience, était examiné un dossier de détournement présumé de plus de deux milliards de francs guinéens à la commission électorale nationale indépendante (CENI)  impliquant Facinet Camara, propriétaire d’une société de voyage dénommé Flavio-Voyage et Mohamed Kébé, jeune frère de l’ancien président de la commission électorale national indépendante (CENI), feu Salif Kébé.
 
Le premier et son avocat étaient présents à l’audience tandis que le second et son avocat ont brillé par leur absence. 
 
Dans ce dossier, le débat de fond n’est pas encore entamé. Pour ce premier jour, c’est l’identité de Facinet Camara présent à la barre qui a été relevé par le juge de la chambre de jugement de la Crief. 
 
Le fond devrait s’en suivre, mais l’avocat de la défense a sollicité le renvoie de l’affaire à deux semaines pour bien préparer la défense de son client. La partie civile, elle a proposé le renvoie à huitième. 
 
Après quelques échanges de précisions entre les parties, le juge Lazar Mamadi Doré a décidé de renvoyer le dossier à huitième. C’est-à-dire le 20 avril pour la suite de la procédure en présence de Mohamed Kébé et son avocat. 
 
“L’ouverture de ce premier procès devant la Crief constitue un motif de réelle satisfaction pour la partie civile que je représente. À savoir l’État guinéen. C’est l’expression manifeste de la volonté politique du chef de l’État qui a voulu faire en sorte que la Guinée soit une normalité dans le concert des États du monde. Il vous souviendra que c’est la première fois dans l’histoire de ce pays que des faits tels annoncés…et nous souhaitons l’État de droit continue sa marche dans l’intérêt de la Guinée. Il y a des infractions multiples contre eux comme la Cour a annoncé. Il s’agit de détournement, de corruption et de blanchiment de capitaux entre-autres”, a déclaré maitre Mohamed Sampil, agent judiciaire de l’État.
 
La société Flavio voyage s’occupait des voyages des cadres du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation dont relève la CENI. 
 
Avant le débat de fond, un avocat a accepté de revenir sur la genèse de ce problème. “La société de monsieur Facinet Camara a reçu une sommes de deux milliards de francs guinéens de part de la CENI, c’était le 14 février 2020. Le 18, il y a eu un chèque qui a été émis par la même société sur le même montant au profit de monsieur Mohamed Kébé (petit frère du défunt l’ancien président de la commission électorale nationale indépendante, Salif Kébé: ndlr). Alors la CNTIF qui est la cellule nationale de traitement des infractions financières. Cette cellule a estimé qu’il s’agissait d’un mouvement frauduleux. Que ce paiement n’a pas été justifié. Alors, elle a un rapport de dissémination qui a été déposé auprès du procureur de la République près du tribunal de première instance de Kaloum. À la suite de ces rapports, le procureur a pris un réquisitoire introductif à la suite duquel madame la présidente du même tribunal a pris une ordonnance désignant un cabinet d’instruction à l’effet de l’ouverture d’une information judiciaire. Donc, c’est affaire qui s’est poursuivie et finalement une ordonnance renvoyant les deux devant le tribunal. Mais au fond, monsieur Facinet Camara explique qu’il a un contrat avec la CENI et un autre contrat avec Mohammed Kébé. Et que dans l’exécution de son contrat avec la CENI, il a émis les billets d’avion. Que la CENI lui doit une somme de plus trois milliards de francs guinéens. C’est dans ce cadre que le montant de deux milliards a été payé à sa société Flavio voyage. Pourquoi alors ce montant perçu le 14 février 2020 a encore connu une émission de chèque au profit de monsieur Mohamed Kébé ? Monsieur Facinet Camara explique que c’est monsieur Mohamed Kébé qui aurait procédé à un paiement et c’était à titre de remboursement. Mais cela n’a été justifié, ça n’a été démontré pendant l’enquête. Donc, les magistrats ont estimé qu’il s’agit de la surfacturation des factures. C’est pour cette raison que les deux personnes ont été renvoyées devant le tribunal de Kaloum. Avec l’ordonnance du président de la République créant la Crief (cour de répression des infractions économiques et financières) qui est compétente. Maintenant, c’est la Crief qui est compétente pour juger cette affaire, le tribunal de Kaloum s’est finalement déclaré incompétent”, a-t-il expliqué.
 
 
Rendez-vous donc le 20 avril prochain dans la salle de réunion de l’ancien ministère des affaires étrangères et des guinéens de l’étranger, dans la commune de Kaloum.
 
Djely Mamadou Kouyaté
628 38 09 89

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