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CRIEF : l’ancien ministre Ibrahima Kourouma persiste : « je suis en face d’un rapport partiel, le rapport définitif n’a pas été fait »

Ce mercredi 29 janvier 2025, les débats dans l’affaire État Guinéen représenté par l’agent judiciaire de l’État contre l’ancien ministre de la ville, de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, Ibrahima Kourouma et l’ancien DAF du ministère, Mohamed V Sankhon se sont poursuivis devant la chambre du jugement de la CRIEF. Ces anciens hauts commis de l’État sont reprochés de détournement de derniers publics sur un montant de plus de 612 milliards de francs guinéens et d’enrichissement illicite.

À la barre et face au représentant du ministère public, Ibrahima Kourouma décide de garder la confidentialité des documents qu’il produit dans le dossier « je ne peux pas dire comment j’ai obtenu ces documents, je garde la confidentialité » dit-il avant de continuer sur les rapports produits par l’inspection générale d’État sur lesquels il est renvoyé devant la cour

« Ce rapport est un rapport de 2011 à 2021. Pourquoi est-ce que je vais supporter la charge des autres. J’ai servi à l’éducation de 2011 à 2017. De façon budgétaire, mon action se limite à 2016. Mais, Monsieur le Président, je suis un responsable, on me demande de justifier même ce que je n’ai pas fait. J’ai quitté le ministère de l’enseignement en février 2016.  On prend 2017, 2018, 2019, 2020, 2021 qu’on met sur le rapport. On m’a dit que j’allais avoir un rapport pour ça, sans qu’il y ait une confrontation. Est-ce qu’on veut la justice ?

En plus, j’ai été arrêté, mis en prison ; mon mandat de dépôt date du 21 avril 2023. Ce rapport est fait en mars 2023 et c’est en 2025 qu’on l’envoie » a-t-il fait remarquer.

Plus loin, Ibrahima Kourouma enchaîne : « J’estime que le rapport qui a été l’objet de mon assignation n’est pas un issu d’un rapport contradictoire. Et en matière d’inspection, ce rapport contradictoire, cette confrontation-là, est obligatoire que le rapport soit un rapport définitif mais je suis en face d’un rapport partiel, qui n’est pas définitif » persiste-t-il.

Après le ministère public, l’ancien Ministre, Ibrahima Kourouma a fait face à l’avocat de l’agent judiciaire de l’État dans le dossier. Dans sa réponse sur le montant qu’on lui reproche, Ibrahima Kourouma souligne le montant du rapport d’inspection générale d’État est erroné et qu’il ne l’accepte pas.

Me Pépé Antoine Lama est revenu sur les dépenses relatives aux ateliers préparatoires, l’organisation des examens nationaux, couverture des dépenses relatives au contrôle, suivis et évaluations des ouvrages, paiement des indemnités de mission, de 2011 à 2016 dont les montants varient. En 2011, un montant 24 milliards francs guinéens ; en 2012, plus de 67 milliards de francs guinéens ; en 2013, 69 milliards GNF ; en 2014, 64 milliards de GNF. Pour ces années, Ibrahima Kourouma est reproché de n’avoir pas justifié les dépenses à hauteur de 225 milliards 942 millions 780 milles 253 francs guinéens. En réponse, Ibrahima Kourouma précise : « Je reste catégorique pour dire là où se trouve les pièces justificatives. On n’a pas demandé d’échange avec les pools financiers du département »  

Demandant ce qu’il a à dire sur les dépenses relatives aux examens de rentrée scolaire en 2015 sur le montant de 47 milliards de GNF et en 2016, 14 milliards de GNF, un écart de 70 milliards non justifié, Ibrahima kourouma réitère la même réponse. 

En ce qui concerne, l’enrichissement illicite, l’ancien ministre de l’enseignement pré-universitaire et l’alphabétisation a déclaré qu’il n’a pas fait la déclaration de ses biens avant la prise de fonction.

Face à l’avocat de l’agent judiciaire de l’Etat, l’ancien ministre, Ibrahima Kourouma dit avoir acheté une maison de son frère en 2012 à hauteur de 600.000 millions de GNF et qu’il n’a payé que 250.000 GNF. Il a ensuite fait savoir qu’il avait un salaire de 10 millions 500 milles GNF avant d’être nommé comme Ministre, en réponse à l’inquiétude de l’avocat de la partie civile sur l’origine du montant versé pour l’achat de sa maison.

Concernant ses deux parcelles situées à Tapan à Dabompa, Ibrahima Kourouma dit qu’elles lui ont été offertes par un de ses amis. Et en retour il lui a donné 50 millions de GNF du fait que ce dernier le traite d’incapable d’acheter deux parcelles.

Après que les représentants de l’agent judiciaire de l’État ont fini avec le prévenu, le président de la cour a renvoyé l’affaire au 03 février 2025 pour la suite des débats.

Aliou Diaguissa Sow

Tel: 627 51 44 41

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