Crise postélectorale: la capitale Conakry toujours paralysée

Alors que Conakry reste toujours paralysée, dix jours après la présidentielle, le lundi, en plus de l’appel de Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG, demandant à ses militants de rester mobilisés pour défendre par toutes les voies légales leur victoire, le front national pour la défense de la constitution (FNDC) a appelé ses militants à descendre dans les rues.

Du carrefour de la cité Enco5 à Cosa dans la commune de Ratoma, aucun manifestant n’est cependant visible sur la route. Des pickups de la police sont postés à toutes les issues menant dans les quartiers. Quelques motards et peu de véhicules font la navette. Des citoyens rencontrés, certains devant leur lieu de travail et d’autres devant leur maison se disent préoccupés par la situation qui prévaut dans le pays.

« Depuis que l’élection est passée, il n’y a pas de travail. La crise ne fait que s’aggraver. Nous sommes de la Guinée partout où nous allons nous rendre à travers le monde, nous resterons et demeurerons Guinéens. Feu Ahmed Sékou Touré a fait son temps, il est parti. Général Lansana Conté aussi est venu, il a fait son temps, il est parti. Et lui (Alpha Condé) va partir. Si nous gâtons les acquis de chaque régime qui vient celui qui viendra, comment il va faire ? Donc ce que je demande à tout un chacun c’est de savoir raison gardée et de mettre la balle à terre pour qu’on puisse sortir de cette situation », a conseillé Ousmane Kalé, maçon au quartier Simbaya.

Marouan Diallo fustige de son côté les rôles du gouvernement et les institutions internationales dans cette crise et se dit solidaire aux démarches du FNDC. « Notre constat par rapport à cette élection est un sentiment surtout de désolation. Le jour de l’élection comme la plupart d’entre nous avait constaté y avait l’engouement. Tout s’est très bien passé. C’est très déplorable qu’on en arrive à ce que nous sommes en train de voir. Ce qui pose problème déjà c’est l’illégalité de la candidature du président sortant. Mais s’il décide de se présenter et surtout tripatouiller les résultats issus des urnes là, c’est lui le principal responsable de tout ce que nous sommes en train de vivre actuellement. Seul en Guinée où tu vas voir un pouvoir qui se réjouit de terroriser sa population, l’empêcher de sortir ; c’est-à-dire on dirait qu’ils ont un sentiment de fierté par rapport à ça et tandis qu’il devrait avoir honte d’être là-bas », déplore-t-il.

Et d’ajouter : « Imaginez quand on voulait tripatouiller cette constitution ! Où était cette communauté internationale ? Parce qu’à ce que je sache, Ibn Chambass depuis 2010, il ne fait que la navette entre la Guinée et les Nations Unis. On peut dire qu’il est juste là pour jouer le jeu du pouvoir parce que rien de concret ne va sortir de leur soi-disant dialogue tout le monde voit là où se trouve la vérité>>, a-t-il souligné.

À noter que les violences post électorales ont fait plusieurs morts d’hommes la plupart des jeunes et des destructions des biens  publics et privés.

Mamadou Macka Diallo

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