Crise postélectorale: la chanteuse N’na Fanta qui a vécu la guerre au Libéria appelle les Guinéens à se donner les mains

La chanteuse N’ na Fanta qui s’est taillée une place importante en si peu de temps chez les mélomanes guinéens à travers son genre musical particulier était l’invité des Grandes Gueules d’Espace ce mercredi 4 novembre 2020 pour parler de la sortie de son album le 3 Décembre prochain grâce à un concert qui va se tenir à Coyah. L’artiste a saisi l’occasion pour inviter les Guinéens à cultiver la paix.

Pour prouver que la guerre n’est pas bonne dans un pays, la chanteuse a fait un témoignage  en langue nationale Soussou sur ce qu’elle a vécu lors de la guerre au Libéria voisin. « Ce que j’ai à dire à la population, et à tous les jeunes, sachons que la Guinée a une seule porte d’entrer et de sortir. Mettons cela dans la tête. La Guinée est douce plus que l’Amérique et Paris, même si j’ai besoin d’y aller. C’est ici en Guinée que je gagne de l’argent pour devenir patron. Si on détruit ce pays où on va aller ? Je tends la main à toute la population guinéenne, jeunes comme vieux. Pardon, soutenons la Guinée.

Aidons notre grand pays, la Guinée. Il ne faut pas qu’on joue avec notre drapeau pour le mettre à terre. Que Dieu protège la Guinée et sa population. Que Dieu protège les filles et fils de la Guinée afin que leur sang ne coule pas sur le sol guinéen. Le président qui sera élu même s’il est incapable, soutenons le pour ne pas que notre pays soit détruit… Moi, je peux me défendre mais mes enfants ne peuvent pas se défendre en cas de conflit, que Dieu nous en garde. Parce qu’ils ne savent pas comment manier les armes.

Moi qui suis assise comme ça, je me suis mariée à un Peulh de Dalaba. Je lui ai fait cinq enfants… Parfois je porte le T-shirt d’Alpha et j’attache celui de Cellou autour de ma hanche. Mes enfants et mon marie me disent tantôt que je suis devenue folle. Je dis oui, je reste pour tout le monde. C’est ce qui fait avancer le pays. Entre nous, il faut qu’on se soutienne. Protégeons nos marchés et nos bureaux…Quiconque t’encourage à faire la guerre est ton vrai ennemi juré. Les enfants ne savent pas ce qu’on appelle la guerre. Ils ne vont pas au front, et ils ne connaissent pas les conséquences de la rébellion.

Nous avons vécu la dernière guerre du Libéria avec les enfants Koniankés,  les ILUMO. Un jour, j’ai transporté plus de 280 corps humains. J’ai vomi quand j’ai fini de les transporter. Des vautours et des chiens mangeaient certains corps », a témoigné N’na Fanta avant de prier « que Dieu protège la Guinée contre ce genre de situation ».

Mamadou Griot KOUYATÉ

628-38-09-89

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