Culture : Justin Morel revient sur l’état actuel de la musique guinéenne

Justin Morel Junior, journaliste de profession et plusieurs fois ministre sous le régime du Général Lansana Conté, a complètement disparu de l’espace médiatique Guinéen ces derniers temps.

Ancien directeur de la radiodiffusion télévision guinéenne (RTG), le ministre de la culture sous la junte militaire dirigée par le capitaine Moussa Dadis Camara était l’invité d’Espace Guinée ce mardi, 16 mars 2021.

Avec les animateurs de l’émission, ils ont débattu plusieurs points notamment l’héritage de la musique guinéenne par la jeune génération. Le promoteur culturel a fustigé l’attitude des jeunes artistes Guinéens qui pour lui ne respectent pas l’équilibre dans leur imitation de genre musical ; c’est-à-dire en priorisant celui de Guinée.

« … Je pense qu’au-delà des principes, de respect des canaux traditionnels qui me sont chers, je veux bien que les jeunes fassent de l’ouverture, mais pas de l’ouverture suicidaire. En ce sens que lorsque vous vous engagez dans le genre musical, il faudrait que le vôtre prédomine. Vous vous engagez dans le reggae il faudrait que la note guinéenne du reggae soit connue. Quand vous imitez la musique Naija de nos frères du Nigéria, il faudrait toujours que la part guinéenne soit la fondamentale. Or, bien souvent cet équilibre, ce quota n’est pas respecté par nos jeunes artistes et çà je le regrette. Ce qui fait que même quand ils ont des belles mélodies qui sont vraiment guinéennes, mais la rythmique qui soutient le tout nous amène ailleurs. Et ce serait encore meilleur pour eux de ramener les gens ici.

N’oublions pas que la musique guinéenne a été une référence essentielle de la musique africaine en générale et ouest-africaine en particulier. Des artistes comme Youssouf Ndour n’ont jamais hésité de dire qu’un Bembeya, qu’un Keletigui, qu’un Bala ce sont des ensembles qui ont été des sources d’inspiration pour lui et pour beaucoup de musiciens de la sous-région. Donc quand vous êtes héritier d’une telle culture, mais bon Dieu vous ne pouvez pas la bafouer ou l’ignorer. Il faudrait en faire un encrage important dans votre expression artistique. Si ce n’est pas le cas et bien vous devenez des identités banales qui seront bafouées à l’aune de leur insignifiance professionnelle. Parce que si vous imitez le Naija vous ne faites que ça et bien la jeune Yemi Aladé vous en montrera de couleurs ou alors c’est Davido qui vous frappera avec ses coups », a martelé Justin Morel Junior journaliste ancien ministre et promoteur culturel.

Mamadou Macka Diallo

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