Lors d’une conférence de presse animée par le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat ce vendredi 22 novembre 2024, les couleurs du Festival International du Djembé (FID) ont été officiellement annoncées. La conférence s’est tenue à la plage Camayenne, dans la commune de Dixinn. L’événement débutera le 4 décembre et se terminera le 8 du même mois. Dans son discours, le docteur Abou Soumah, commissaire général du FID, a souligné que l’organisation d’événements d’une telle envergure contribuera à préserver les instruments artistiques en difficulté, ainsi que ceux menacés de disparition.
« Donc, il faut faire des décorations. C’est ainsi qu’on s’est inscrit depuis 2017, à faire l’inventaire général de tous ces instruments. Une première campagne a été organisée, mais aujourd’hui on n’a pas pu le faire.
C’est pour cela que notre mission, à travers ce festival, c’est de continuer à avoir vraiment un répertoire national sur ce que nous disposons de l’aide à l’instauration de notre pays. Parce que sans ça, on a du mal à valoriser. Ce que nous disposons, et qu’est-ce qu’on peut montrer à ce niveau, c’est que nous disposons en termes de percussions. Et c’est à ce titre-là, que nous avons mis à la chemise l’organisation de ce festival », a fait savoir Docteur Abou Soumah par ailleurs directeur national du centre des percussions.
Marc Ambrogiani du côté des partenaires pour l’organisation du FID, a listé un certain nombre de groupes artistiques étrangers qui vont prendre part à l’événement.
« Vous allez avoir des Indiens qui viennent du Rajasthan. Vous allez avoir un groupe de percussion provençale de France avec du chant occitan et des percussions.
Vous avez aussi des groupes qui mélangent la trance, le chant et les percussions avec notamment un magnifique groupe qui s’appelle Pissy aussi qui vient d’Afrique du Sud et qui est un peu la tête d’affiche pour le rayonnement de ce festival. Et aussi une formidable rencontre entre des musiciens de Venezuela et percussionnistes de la Réunion, un groupe qui s’appelle Paranda Lacousse et qui amène aussi sur une musique de trance. Mais aussi justement à mener la percussion ici en Guinée sur des territoires futurs, les amener à travailler sur des musiques actuelles, à travailler avec les musiques électroniques », a-t-il souligné.
Dans son allocution, le ministre de la culture du tourisme et de l’artisanat a tenu à rappeler l’importance de cet événement et aussi le changement qu’il y’a eu au niveau de la dénomination.
« Nous aurions pu l’appeler le festival international de la Kora, parce qu’on avait également des grands maîtres de Kora, mais il fallait choisir un instrument qui existe dans toutes les communautés de notre pays, avec différentes formes de prononciation, mais qui existe dans toutes les communautés de notre pays, le djembé, qui est symbolique. Et l’objectif c’est qu’avec le djembé qu’on puisse tirer vers le haut l’ensemble de notre pertoire de percussion, de notre territoire, de l’ensemble de nos différents instruments de percussion, parce qu’il y a de l’ampleur. Le changement de dénomination vient de là, et ça fait un peu plus africain, ça fait un peu plus guinéen.
On dit bien l’intégration des percussions, le festival international du djembé, et le djembé c’est une appropriation de notre culture. Les percussions, nos instruments de percussion ont été des témoins, je dirais arguments sonores, de nos joies et de nos malheurs, de notre bonheur, de notre tristesse depuis des siècles et des siècles. Nos instruments de percussion ont rythmé nos danses, ont rythmé nos cérémonies funèbres, ont rythmé nos mariages, nos baptêmes, nos initiations, nos rites », a expliqué Moussa Moïse Sylla.
Poursuivant, le ministre a également parlé de la nécessité de préserver les instruments de percussion pour garder l’identité culturelle de la Guinée.
« Dans la forêt sacrée, qu’il s’agisse des quatre régions naturelles, les instruments de percussion ont été des témoins sonores de l’ensemble de notre vécu, je veux dire, de notre existence. Ne pas préserver ces instruments de percussion, ne pas les valoriser, c’est perdre une bonne partie de notre identité culturelle. Aujourd’hui, le constat est que certains des instruments ont disparu, parce que les joueurs, n’ayant pas eu un environnement propice à l’épanouissement de la transmission du savoir, donc à transmettre le savoir-faire, ils ont disparu.
Les instruments, bien, même s’ils existent, ces instruments ne servent absolument à rien, parce que nous ne savons pas comment les jouer. Au musée du Fouta, pour ceux qui vont faire un tour là-bas, vous trouverez quelques instruments de percussion pour lesquels nous n’avons plus de choix. Vous avez une catégorie aussi qui est en voie de disparition », a-t-il indiqué avant de mentionner que le Festival Internationale du Djembé sera l’occasion pour la Guinée de reprendre la place qui lui revient de droit.
« Dans tous les festivals où l’on parle de percussion, il faut que, quand on pense à l’Afrique, qu’on pense à la République de Guinée. Ce serait une façon pour nous de rendre hommage à nos aînés, à ceux qui ont ouvert de grandes écoles de percussion dans le monde. Au Japon, au Chili, en Chine, en France, je n’en parle pas, aux Etats-Unis, je n’en parle pas », a déclaré le ministre de la culture et du tourisme.
Mamadou Macka Diallo
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