Cybersécurité : des activistes de la société civile outillés sur les méfaits des réseaux sociaux

Une vingtaine de jeunes activistes issus des différentes organisations de la société civile guinéenne ont participé ce lundi à une formation sur la loi relative à la cybercriminalité, la protection des données à caractère individuel et sur les techniques de communication sur les réseaux sociaux et les médias. L’atelier a été organisé par l’ONG « Agir pour le Développement ». Cette initiative est partie d’un constat selon lequel certaines personnes se servent des réseaux sociaux pour promouvoir l’ethnocentrisme ou pour proférer des injures.

Ibrahima Kalil Diané dit Soniké Diané coordinateur de l’ONG a expliqué les motivations de cette initiative.

« Nous avons remarqué que sur les réseaux sociaux il y a trop d’invectives, il y a assez de violences. C’est ainsi qu’on a réfléchi pour pouvoir organiser cet atelier pour renforcer les capacités des acteurs de la société civile. Nous recherchons à ce qu’il y ait plus de citoyenneté positive, à promouvoir la cybercitoyenneté et permettre aux jeunes activistes de connaître la loi qui régit le fonctionnement du cyberespace. Ce présent atelier s’inscrit dans le cadre de la participation et l’implication des activistes à la réussite de la construction civique, citoyenne et à la sauvegarde des acquis de notre jeune démocratie. Les nouveaux médias de nos jours impactent notre vie au quotidien. Si rien n’est fait avec une prouesse pédagogique et civique, les citoyens seront des sujets de manipulation de tout ordre surtout lors des échéances électorales. La situation de vulnérabilité des citoyens surtout jeunes en Guinée est très critique et nécessite une action allant dans le sens de l’éducation civique comme moyen permettant à ces derniers de connaitre leurs droits et devoirs afin de s’engager dans la recherche de solution, la prise en compte de ses droits par les instances de prises de décisions à tous les niveaux. Car le défi réel de notre pays réside dans la promotion d’une culture citoyenne et civique », a-t-il déclaré.

De son côté, Karamo Mady Camara, juriste formateur, a expliqué le contenu de son exposé.  « Les réseaux sociaux constituent de nos jours un outil de communication très prisé par la génération nouvelle. Il était donc important de leur enseigner le contenu de la loi qui réprime les infractions qui peuvent être sur le cyberespace qui est caractérisée par l’ensemble des événements qui peuvent amener à être passible de poursuites soit par l’usage des moyens de télécommunication ou par l’utilisation d’autres formes d’outils numériques. Nous avons attiré leur attention sur les bienfaits mais aussi les méfaits des réseaux sociaux », a-t-il expliqué.

Présidant cet atelier, le porte-parole du ministère de la justice a remercié les organisateurs pour cette initiative.

« Nous tenons à remercier l’ONG AGIR pour le Développement, pour l’organisation du présent atelier de formation des activistes de la société civile sur la loi L037 qui est relative à la cyber sécurité. Parlant de la cyber sécurité, retenez que depuis le 26 juillet 2016, la Guinée à travers l’Assemblée nationale a adopté cette loi qui vise essentiellement à réglementer l’ensemble des mécanismes de cyber espace et cette réglementation vise encore à créer un espace sain, propice, sécurisé pour l’ensemble des utilisateurs de l’espace cybernétique. Cette même loi L037 va plus loin parce qu’elle permet aujourd’hui de condamner toutes les personnes qui font des malversations au sein de nos informatiques de 1 à 5 ans et les amandes varient de 30 à 150 millions de francs guinéens. L’initiative est très salutaire, parce qu’aujourd’hui il faut le reconnaître nous sommes confrontés à une véritable problématique de cybercriminalité », a-t-il indiqué.

« Je pense que cet allier est d’une importance capitale surtout pour nous acteurs de la société civile qui sont très actifs sur le terrain sur des questions de citoyenneté, économique et politique.  Nous acteurs de la société civile, sommes des acteurs qui sont en première ligne, donc cet atelier pour nous est très important. Ça nous permettra de pouvoir utiliser les réseaux sociaux en matière d’information, en matière de tout ce qui concerne la collecte des données à caractère individuel et autres », a expliqué Mohamed Aly Condé, participant.

Diop Ramatoulaye

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