Décès de Djénè Kaba: quand la presse guinéenne passe à côté de l’histoire (Tribune) 

(Par un anonyme) Depuis le décès de l’ancienne Première Dame de la République de Guinée, une polémique est née autour de sa dépouille et la presse, sans le savoir, est passée à côté d’un fait historique, elle est tombée dans le jeu des politiques.
Dans tous les médias (radios, télé, presse écrite, presse en ligne ou voire même les réseaux sociaux) les journalistes se sont laissés gagner par l’émotion. Dans les émissions de talk show, le constat est triste. Les chroniqueurs se rangent dans l’un ou dans l’autre camp, chacun est devenu juge. Nos journalistes d’investigation, sur ce coup, sont tout à coup devenus introuvables, que dis je, ils sont devenus amnésiques.
Dans les journaux d’information, les reportages sont, pour la plupart consacrés à la polémique suscitée par les politiques, on privilégie les acteurs politiques pour les prises de paroles. Makanera, Taliby Dabo, Ousmane Kaba, SALOUM CISSÉ…
On me dira que certains sont de la famille, alors qu’on est conscient qu’ils sont avant tout des politiques, quelque soit la situation, ils agiront toujours en fonction de la tendance. Ça aurait été salutaire de privilégier la mère, les enfants ou les frères proches de la défunte pour leur poser les bonnes questions, notamment sur les derniers moment de leur fille. Au lieu de cela on s’est contenté de demander à qui revient le dernier mot pour l’enterrement du corps, entre l’époux et les enfants ?
On a jeté la pierre à Kabinet Komara qui a rendu un témoignages public, au lieu de décortiquer ce qu’il a voulu dire. Des journalistes ont préféré dire « Kabinet a raté l’occasion de se taire dans ce pays » « pourquoi c’est maintenant qu’il dit cela ?… il a enfoncé Alpha Condé… il veut créer des problèmes » ils sont allés plus loin en disant que l’ancien PM a agit pour faire plaisir au CNRD. Nous comprenons mieux pourquoi beaucoup de guinéens dignes préfèrent le silence dans ce pays, les cadres les plus autorisés ont cessé de s’exprimer parce que le moindre mot est sorti de son contexte et plus grave n’importe qui vous manque de respect sans que vous ne puissiez broncher un mot, on a perdu le sens des valeurs dans ce pays.
Le constat est malheureusement le même chez nos amis de la presse en ligne ou de la presse écrite.
Au niveau de la RTG ou des médias publics, c’est plus grave. Il leur revenait de nous rappeler quelques moments forts de l’ancienne PD, a travers des discours où des images, le tout couronné par un plateau télé. Mais hélas….

Aucun journaliste n’a daigné faire des recherches pour nous ressortir de manière précise l’origine de la brouille entre Alpha Condé et son épouse. Quelle était leur relation, surtout après la chute d’Alpha ?
Pourquoi les enfants de Djene Kaba n’ont pas souhaité que la dépouille de leur mère passe par la Turquie ? Et plus grave, nous n’avons aucun article de presse sur le parcours de l’ancienne première Dame, ses hauts faits durant les 11 dernières années et surtout de quoi souffrait elle exactement. Chacun s’est contenté de dire « on a appris qu’elle souffrait d’un cancer » sans chercher à savoir la nature du cancer et comment l’a t’elle supportée durant ces années ?

Autre chose importante que les médias ont laissé passer c’est bien des informations autour des enfants de Djene Kana, qui sont ils ? Ou étaient ils durant les années de pouvoir d’Alpha ? Quelles étaient leurs relations avec leur beau père ? Quel rôle ont ils joué auprès de leur mère jusqu’à son décès ?
Les réponses à ces différentes questions auraient aidé les guinéens à mieux comprendre la situation, au lieu de tomber dans le jeu des politiques qui ont fini par dénaturer un un fait social.
Par exemple, l’opinion serait heureuse de savoir qui est Gnalen Kaba, la fille aînée de Djene Kaba ? Quel âge a t-elle, quel diplôme possède t-elle ? Son parcours et surtout, ses motivations pour la rétention du corps de sa mère. Parce que dans ce bras de fer avec Aloha, c’est elle qui en sort victorieuse, même si on parle du CNRD. C’est elle qui a vécu les derniers moments de sa mère, les documents du décès, c’est à elle qu’on a remis. Pourquoi justement ? La presse aurait dû s’y intéresser. Au lieu de cela, des journalistes ont jeté cette fille en pâture, se comportant exactement comme des blogueurs militants de partis politiques. On a même entendu certains dire « Gnalen a profané le corps de sa mère en se comportant ainsi » ou encore « elle a reçu 500 mille Dollars pour rouvrir la fondation PROSMI » sans aucune preuve. Comment voulez vous qu’une telle fille soit désormais, vue dans la société, après ces méchantes paroles. Elle est obligée de continuer dans sa lancée parce qu’elle est rejetée de partout, alors qu’il revenait à la presse de rétablir les faits et non de prendre partie.

Dernière question pour susciter la curiosité de nos acteurs des médias « Pourquoi Djene KABA a piqué une colère noire à l’investiture d’Alpha Condé en 2020 ? Pour la première fois elle avait décidé de s’exprimer à la radio nationale, c’était historique, jamais une première dame ne l’avait fait. Peut être que cela aiderait à comprendre certaines choses, au lieu de vouloir plaire à X ou à Y.

Chers acteurs des médias, ce ne sont que des constats, pour vous amener à mieux faire. Je peux me tromper, peut être que des reportages ou des articles de presse existent, si oui je serai ravi de les voir et de les lire. Je vous ferai des excuses dans ce cas pour avoir fait une mauvaise appréciation de votre travail. Au cas escient, vous devez absolument rectifier le tir. Vous pouvez encore percer ce mystère qui entoure cet triste événement, pour le repose de l’âme de Djene Kaba.

Bien à vous.

UN ANONYME

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