Comme indiqué précédemment, l’humoriste Sow Baïlo a rejoint sa dernière demeure ce lundi 11 septembre, au cimetière de Hamdallaye, en banlieue de Conakry. Mais avant, une cérémonie a été organisée à l’hôpital de l’Amitié sino-guinéenne de Kipé pour permettre à ses parents, amis et connaissances de lui rendre un dernier hommage.
Bayo Sow, la fille aînée du défunt, a saisi l’occasion pour adresser une doléance aux autorités de la transition. Elle demande au CNRD d’offrir une maison à sa famille pour réaliser le dernier vœu de son père. Selon elle, Sow Baïlo s’est battu durant toute sa vie pour avoir une maison, mais il est parti alors que sa famille est en location.
« Parler de notre père en ces circonstances est un exercice très difficile. Mais comme on ne peut rien pour changer le cours des choses, je me vois dans l’obligation en ce jour de douleur de parler de notre papa au passé. Car il est parti à jamais. Notre papa était notre premier amour, notre modèle, notre partenaire, notre confident et notre guide. Il a toujours été là pour nous encourager à aller de l’avant.
Certes, notre père n’a pas laissé des biens matériels, mais il nous à transmis le meilleur des héritages, l’éducation. Papa a tout donné à la nation guinéenne. Papa était humble et fier. Je demande aux autorités de nous aider à avoir une maison. Je leur demande de nous offrir une maison au nom de mon père. Mon père s’est battu durant toute sa vie pour construire une maison. Dieu ne lui a pas permis. Je leur demande de nous offrir une maison au nom de mon père », a sollicité Bayo Sow.
De son côté, Jean Baptiste Williams, homme de culture, a aussi déploré le fait que Sow Baïlo a vécu toute sa vie en location.
« Il n’a jamais rien réclamé ou rien exigé en retour de l’immense travail qu’il a eu à accomplir depuis les premières heures de l’indépendance, puisqu’il est monté sur scène en 1961. Depuis, jusqu’à ses dernières heures, il n’a jamais quitté la scène. Les artistes se battent comme ils peuvent, souvent accompagnés, souvent pas accompagnés et des fois même ignorés. Je voudrais dire ici, sans en avoir la prétention, que les artistes en premier lieu de la génération de Sow Baiïo, qui ont servi la nation sans rien demander en retour, méritent beaucoup d’attention.
C’est vrai, la mort est inévitable. Comprendront ceux qui savent comprendre et lire entre les lignes. Sow Baïlo a certes bénéficié de beaucoup d’attention, mais quoi qu’on dise, Sow Baïlo, la soixantaine d’années qu’il a passées en Guinée, il était toujours dans une maison en location. C’est ce que Dieu a voulu. Mais pour ce qui reste, on pourrait faire beaucoup attention à nos artistes, surtout que n’est pas artiste qui le veut, sinon on serait tous artistes », a lancé Jean Baptiste Williams, ancien Directeur national au Ministère en charge de la Culture.
Diop Ramatoulaye
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