Décret et contre Décret: Doumbouya sur une piste fatale

Par ses 2 décrets pris, en moins d’un an, sur les jeux du hasard, le Colonel Mamadi Doumbouya commence à manifester les premiers signes d’incohérences et de faiblesse face à l’épreuve du pouvoir.

En effet, avec son acte du samedi 28 janvier, ses collaborateurs et proches viennent de lancer le Président de la Transition sur une piste très dangereuse. Une voie sans issue, inexorablement fatale pour bien d’hommes d’état.

Entre le mois de mai 2022 et janvier 2023, le Président Doumbouya aura attiré l’attention des observateurs sur lui de la manière la moins souhaitable pour un dirigeant.
À la fin de printemps dernier, le tombeur du président Alpha Conde, bravant des intrigues au nom de sa politique de refondation et des intérêts supérieurs de la Nation Guinéenne, a pris le Décret D/2022/N0236/PRG/CNRD/SGG du 13 Mai 2022 complétant le Décret N°028/2000/PRG/0236/PRG/SGG du 28 mars 2000, conférant à la Lonagui, à compter du 14 Août 2022, la gestion sur toute l’étendue du territoire national la commercialisation de toutes les formes de loterie et pronostics en réseau physique de distribution y compris celles des paris sportifs ».

En dépit des manipulations, campagnes médiatiques, des instrumentalisations et violences commanditées à coût d’espèces sonnantes, le tombeur du professeur Alpha Condé est resté droit dans ses bottes.

En faisant preuve de fermeté et de responsabilité, le pourfendeur de la gabegie du régime déchu savait que les revenus de la Loterie sous toutes ses formes et dans tous les pays du monde servent à la Nation et non exclusivement à des individus d’où l’évocation de la notion de l’intérêt général.

C’est le cas chez nos voisins, au Sénégal avec la LONASE ou en Côte d’Ivoire avec la LONACI notamment.
Ce samedi 28 janvier, le Colonel Mamadi Doumbouya a semblé surprendre plus d’un avec 2 nouveaux décrets créant l’autorité de régulation du secteur des jeux et pratiques assimilées (ARSJPA) et fixant les nouveaux statuts de Lonagui.

Même si ces nouveaux décrets ne mentionnent nullement le décret du 13 mai accordant à la Lonagui, le monopole des paris sportifs contrairement à des interprétations tendancieuses, il n’en demeure pas moins vrai que le Président Mamadi Doumbouya donne le sentiment de se dedire avec ces actes qu’aucune urgence d’intérêt national ne justifie.

C’est moins la décision que son opportunité qui est problématique.
Les jeux du hasard et assimilés si avilissants pour la jeunesse sont-ils si indispensables dans le développement socio-économique de la Guinée pour qu’ils suscitent autant d’intérêts et de décisions contradictoires en si peu de temps ?
Les hommes dits d’affaires Guinéens manquent-ils si d’imagination et d’inspiration pour créer la richesse et participer à l’essor économique du pays
que les collaborateurs du Président Doumbouya le poussent au rétropédalage ?
Nos opérateurs privés ne savent ils rien faire d’autre en matière d’activités que les jeux du hasard ?
Autant le Colonel Doumbouya s’est fait admirer et respecter en assumant jusqu’au bout le décret du 13 mai, autant il amène l’opinion à s’interroger sur sa capacité à résister désormais face à des lobbies dans son sillage.
L’histoire nous enseigne pourtant que le rétropédalage des chefs d’Etat ont généralement conduit au naufrage, désastre, gâchis, flop, fiasco, déroute, revers…
Le Général Lansana Conté, avec ses décrets et contre décrets et ses agissements à la reculade, a provoqué contre son régime et lui-même, les mouvements de contestation qui l’ont atteint jusqu’à sa mort.

Le capitaine Moussa Dadis Camara, actuellement à la barre, a dégoûté les Guinée et l’opinion internationale en se dévaluant, avec ses revirements récurrents et discours ambiguës, et favorisé les conditions de son impopularité généralisée.
Alpha Condé, avec ses ricanements et menaces sans effets, s’était totalement banalisé.

En France, le Président François Hollande, avec ses rétropédalages, s’était complètement fragilisé et n’a même pas osé faire acte de candidature pour un second mandat pour éviter l’humiliation des urnes d’un Président au plus bas dans les sondages.

Les mêmes causes produisant les mêmes effet, l’avenir politique ou tout court du Président Mamadi Doumbouya réside dans la constance. Voir tous les paramètres avant de poser un quelconque acte pour éviter de se contredire. Conseils d’un observateur avisé
Fakoly Kourouma

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