Dans la soirée du jeudi 17 septembre 2020, le chef de l’Etat a décrété les dates d’ouverture et de fermeture de la campagne électorale en vue de la présidentielle d’octobre prochain. Elle débute ce vendredi, 18 septembre, et se poursuivra jusqu’à la veille du scrutin. Son autorisation en pleine période de crise sanitaire dans le pays divise les citoyens. Si certains l’accueillent avec joie, d’autres la trouvent non nécessaire. C’est ce qui ressort d’un micro trottoir réalisé par un reporter de Guinée 114.com.
Alpha Oumar Konah Diallo est enseignant dans une école privée du quartier Lambanyi.
Interrogée sur l’ouverture de la campagne électorale par décret présidentiel, il estime que c’est “un gros risque que le président a pris hier. Déjà nous sommes dans une crise sanitaire pas seulement nationale mais internationale. Il ne faudrait pas ouvrir la campagne électorale. Le mieux que le président aurait pu faire c’est de reporter l’élection jusqu’à ce qu’on ait maîtrisé la situation pour éviter des nouvelles contaminations. Dans une campagne électorale, on ne peut pas faire respecter les mesures barrières. Même dans les marchés les gestes sanitaires ne sont plus respectés à plus forte raison dans une campagne électorale
À l’arrêt de taxi de Cosa, Ibrahima Sory Keita, lui par contre juge la campagne électorale nécessaire malgré la crise sanitaire.
« On est à veille d’une élection et c’est normal que le président ait décrété le début de la campagne. On va battre campagne en portant de masque. C’est le moyen le plus efficace pour éviter tout risque de contamination dans une campagne. Il faut que les candidats puissent parler à leurs militants et c’est la campagne qui permet cela. Le président a tout à fait raison de décréter le démarrage de la campagne électorale. La loi dit que la campagne se fait à un mois d’un scrutin prévu et c’est ce que le président a appliqué », se justifie-t-il.
La Guinée reste toujours très touchée par le Coronavirus. Elle a déjà franchi la barre de 1000 cas de contaminations. C’est dans ce contexte que la campagne électorale va se dérouler pendant un mois. Une occasion pour les candidats d’aller à la rencontre de l’électorat sur l’ensemble du territoire national.
Oury Maci Bah
